1001 films de Schneider : The Deer Hunter
Voyage au bout de l'enfer.
Film américain réalisé en 1978 par Michael Cimino
Avec Robert De Niro, John Cazale, John Savage, Christopher Walken, Meryl Streep
J'ai beaucoup aimé ce film à son premier visionnement dans les années 80. J'aime toujours beaucoup ce film.
Ce qui m'avait exaspéré la première fois, cette longue séquence de la noce qui n'en finit plus de distiller notre attente du drame vietnamien, m'a beaucoup plu cette fois-ci. Tout le drame de cette guerre réside dans cette séquence. La vie ordinaire de gens ordinaires qui, soudainement conscrits, sont plongés brutalement dans un voyage au bout de l'enfer.
Voyage sans retour - l'innocence à jamais perdue. Il n'y aura jamais de retour pour ces conscrits. Je pense à Coming Home, tourné au même moment par Hal Ashby avec Jon Voight qui, lui non plus, ne réussira pas à revenir de cet enfer.
On peut être certain que cet enfer s'incrustera au cœur de leur vie. Contrairement aux conscrits de la Seconde guerre mondiale, les vétérans du Vietnam ne seront jamais des héros. Battus deux fois : au Vietnam et dans leur propre communauté où ils apparaîtront comme les représentants du déshonneur américain.
Ce film a suscité beaucoup de controverses parmi la société libérale américaine à cause du traitement partial et très partiel de la guerre du Vietnam.
Agaçant. La représentation unidimensionnelle des combattants du Vietcong me rappelle celle des Japonais des films de mon enfance. Dans les films de guerre des années 1950, tous les Japonais étaient des êtres cruels et impitoyables qui donnaient des frissons et des cauchemars à tous les enfants de mon quartier à telle enseigne que tous les Asiatiques que nous croisions, peu nombreux dans le Limoilou de mon enfance, suscitaient peur et dégoût. J'aimerais bien revoir quelques-uns de ces films dont il m'est impossible de me rappeler les titres.
À cause de cette caricature des soldats Vietcongs, pas besoin de vous faire un dessin sur la façon dont ce film a été accueilli, au Festival de Berlin, par la gauche qui a hurlé au scandale en plus de susciter le boycottage du Festival par l'URSS et les pays d'Europe de l'Est, ces fausses vierges offensées - une vraie rigolade.
Atteint d'un cancer incurable, John Cazale est en train de mourir devant nous. Il n'a tourné que dans quatre autres films avant celui-là, mais quels films ! : Le Parrain 1 et 2, The Conversation, Dog Day Afternoon.
Touchant. Le God Bless America chanté sans fierté en fin de programme, sorte de baume sur les malheurs de l'Amérique. J'adore cet hymne que j'associe au spectacle donné par des artistes américains au lendemain de l'attaque du World Trade Center. Céline Dion y chante divinement God Bless America - frissons garantis si votre carapace antiaméricaine n'est pas trop blindée.
Oscars 1979. Cinq statuettes pour le film, la réalisation, l'acteur de soutien à Christopher Walken, le montage et le son.
Visionné, la première fois, en janvier 1983 à la télévision à Montréal
Mon 187ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 11 mars 2023