1001 films de Schneider : Ninotchka
Film américain réalisé en 1939 par Ernst Lubitsch
Avec Greta Garbo, Melvyn Douglas, Ina Claire, Bela Lugosi, Sig Ruman, Felix Bressart, Alexander Granach
Greta Garbo Laughs, disait la pub du film.
Un des rares rôles comiques tenu par la Suédoise lors de son avant-dernier film. On se rappelle que MGM avait utilisé un slogan semblable lors de la sortie du premier film parlant de Garbo, Anna Christie (1930), Garbo Talks.
Ce qui saute aux yeux, c'est à quel point la critique du système soviétique était à point. Évidemment, pendant les 30 années suivantes, on n'y a vu que de l'anticommunisme primaire stéréotypé et de la propagande américaine jusqu'à ce qu'on découvre la vraie figure de ce régime totalitaire.
Si on en doute encore, on peut toujours jeter un œil sur Le livre noir du communisme, publié en 1997, dont les auteurs sont sûrement à la solde des impérialistes américains, diraient nos camarades du PCF.
Quelque temps avant la sortie de Ninotchka, André Gide sonnait la fin de la récréation communiste dans son Retour de l'U.R.S.S.
« Du haut en bas de l'échelle sociale reformée, les mieux notés sont les plus serviles, les plus lâches, les plus inclinés, les plus vils. Tous ceux dont le front se redresse sont fauchés ou déportés l'un après l'autre. Peut-être l'Armée rouge reste-t-elle un peu à l'abri ? Espérons-le ; car bientôt, de cet héroïque et admirable peuple qui méritait si bien notre amour, il ne restera plus que des bourreaux, des profiteurs et des victimes." André Gide.
L'agent soviétique Garbo n'a pas encore rencontré les joies du capitalisme enchanté.
Voilà, c'est fait!
Ce n'est qu'à la 45ème minute que Garbo s'esclaffe. Curieusement c'est à ce moment que je commence à perdre un peu d'intérêt ; on tombe dans la comédie de sexe assez convenue. Le film s'alanguit, on pédale un peu dans la semoule. J'avais beaucoup aimé la première partie, avec le trio d'espions, pendant soviétique des Three Stooges dont l'un ressemble à Lénine et un autre à Trotsky.
Toutes les scènes de Paris ont été tournées en studio. On peut aimer, moi pas ; je pense particulièrement à la Tour Eiffel en carton. La reconstitution en studio m'a toujours enragé. Comment a-t'on pu attendre tant de temps (des décennies) avant de tourner en décor naturel?
Y a pire que ce Paris bidon, je pense, entre autres, au film d'Alexander Korda, Rembrandt, que j'ai vu la semaine dernière - Amsterdam reconstruit en studio - c'est à hurler. On peut y trouver du génie (je pense à l'esthétique expressionniste) mais moi je préfère le génie du décor naturel.
Ce n'est pas mon Garbo préféré. À des lieues de Queen Christina (1933) de Robert Mamoulian mais c'est du Lubitsch, on s'amuse beaucoup.
Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1968. Numéro 198. Par Jean Domarchi. Un bel exemple de critique ratée. En 1968, il ne fait pas bon de rire des communistes.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Visionné, la première fois, le 1er février 1985 à la télévision à Montréal.
Mon 203ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 14 mars 2023