18 novembre 2024

423. Wyler : The Best Years of Our Liives

1001 films de Schneider : The Best Years of Our Lives
Les Plus belles années de notre vie

Film américain réalisé en 1946 par William Wyler
Avec Myrna Loy, Fredric March, Dana Andrews, Teresa Wright, Virginia Mayo, Harold Russell
D'après le roman Glory for Me de MacKinlay Kantor

Les plus belles années de notre vie : il y a un aspect dépressif dans cette locution. On assume que la vie de maintenant est en recul par rapport à une période de notre vie. C'est vrai que la nostalgie est une émotion qui se déguste lorsqu'on a atteint un certain âge. Mais la nostalgie a tendance à embellir certaines périodes de notre passé.

Les plus belles années de ma vie se présentent en ordre dispersé. Il n'y a pas une seule période qui mérite ce qualificatif à elle seule et certainement pas mon adolescence.

L'histoire du film : L'adaptation à la vie civile de trois soldats de différentes classes sociales au retour de la Seconde guerre mondiale. Après certaines difficultés d'adaptation, il s'avèrera que ce retour sera réussi. On pense à Coming Home (1978) de Hal Ashby avec Jane Fonda et John Voight qui narre l'histoire d'un retour du Vietnam moins réussi.

Thème dominant : le gouffre qui sépare ceux qui sont restés au pays de ceux qui reviennent de la guerre.

Le seul vrai soldat de l'histoire c'est Harold Russell qui perdit ses deux mains lors de cette guerre. Il a dit qu'il avait perdu ses deux mains en se bagarrant avec du TNT.

Impressionnante vue aérienne puis terrestre d'un cimetière d'avions de chasse : des centaines d'avions destinées à la casse.


Oscars 1947. Sept statuettes : film, acteur pour Fredric March, acteur dans un second rôle pour Harold Russell, réalisateur, scénario, montage, musique.

Visionné, la première fois, le 2 février 2007 sur DVD à Montréal
Mon 423ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

15 novembre 2024

422. Keaton : Sherlock Jr.

 1001 films de Scheider : Sherlock Jr.


Film américain réalisé en 1924 par Buster Keaton et Roscoe Arbuckle
Avec Buster Keaton, Kathryn McGuire, Joe Keaton, Erwin Conelly, Ward Crane.

Keaton en apprenti-détective. Où l'univers du rêve existe au même titre que la réalité. Le film peut-il aider dans la vraie vie ?

Film dans le film. Buster, projectionniste, s'endort dans la salle de projection. En rêve, il saute dans le film qui est en projection et s'immisce dans l'action qui se déroule. Tout de suite on pense à La Rose pourpre du Caire de Woody Allen où le personnage quitte l'écran pour rejoindre une spectatrice dans la salle. Allen a-t-il été inspiré par la séquence du film de Keaton ? Probablement pas mais c'est tentant d'y croire.

Dans la partie somnambulesque du film on assiste à une cavalcade de Keaton en moto. Beaucoup de moments de cette séquence sont des bijoux d'inventivité. Keaton fait toutes ses cascades au prix de se briser le cou.

Un moment surréaliste digne du Chien andalou : Le coffre-fort qui s'ouvre sur la rue. Un des multiples gags surréalistes qui auraient été appréciés par Buñuel.

Visionné, la première fois, le 1er février 2007 sur DVD à Montréal
Mon 422ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

421. Browning : Dracula

1001 films de Schneider : Dracula

Film américain réalisé en 1931 par Tod Browning
Avec Bela Lugosi, Helen Chandler, David Manners, Dwight Frye, Edward Van Sloan
Les sources du scénario proviennent d'une adaptation pour la scène du roman de Bram Stoker.

Pourquoi regarder la version de Dracula de 1931? Pour Bela Lugosi. Il avait déjà interprété Dracula sur la scène à Broadway en 1927. Si Lon Chaney, l'interprète préféré de Browning,  n'était pas décédé l'année précédente, il aurait eu le rôle de Dracula.


Avec ce Dracula, on introduit le film d'horreur dans le cinéma américain. Frankenstein 1931 fera partie de cette introduction. Ceci étant dit, je préfère la version allemande de 1922 de Murnau, déjà traité sur ce site, beaucoup plus expressionniste et donc plus horrifiante.

Phrase célèbre : I never drink...wine.

Présence hallucinante : deux tatous qui sortent d'un cercueil.

Dans la section On en fait un peu trop : Dwight Frye aux mimiques qui font rire plutôt que peur.

Helen Chandler me semble un peu trop anémique pour attirer un vampire.

Les décors sont tout simplement remarquables ce qui fait oublier la pauvreté de la réalisation. Toutes les séquence anthologiques se trouvent dans la première partie qui se passe en Transylvanie.

Ce Dracula publicisé comme étant The Strangest Love Story of All entrainera une multitude de suites dont une fameuse avec Martin Landau dans le film Ed Wood (1994) de Tim Burton et une version féminine, Spermula (1976) de Charles Matton, qui se passe de commentaires.

Visionné, la première fois, le 31 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 421ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider


11 novembre 2024

420. Keaton : Our Hospitality

1001 films de Schneider : Our Hospitality
Les Lois de l'hospitalité


Film américain réalisé en 1923 par Buster Keaton et John G. Blystone
Avec Buster Keaton (Willie), Natalie Talmadge, (la bien-aimée) Joe Roberts, Ralph Bushman, Craig Ward

Le Roméo et Juliette de Buster Keaton. C'est son deuxième long métrage.

Un film à suspense qui laisse beaucoup de place à la comédie.

L'hospitalité est celle d'un clan qui veut la mort de Willie mais il sera épargné tant qu'il est dans leur maison où habite, également, sa bien-aimée, sœur et fille des hommes du clan. Tout le drame et le comique résident dans les trucs que Willie inventera pour rester dans la demeure qui, finalement, est si hospitalière.

La séquence du petit train qui dure une vingtaine de minutes est un morceau d'anthologie de drôleries et de gags.

La locomotive est conduite par Joe Keaton, le père de Buster

La séquence du naufrage de la bien-aimée de Willie (qui est la vraie épouse de Keaton à la ville) et de son sauvetage est d'un réalisme hallucinant. Les exploits physiques de Keaton sont époustouflants même si une partie de la séquence a été tournée en studio.

Le vélocipède utilisé par Willie pour se rendre à la gare. Inventé en 1818 en Angleterre, une réplique a été construite pour Buster Keaton. Elle se trouve au Smithsonian Museum à Washington.

Visionné, la première fois, le 31 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 420ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

06 novembre 2024

419. Van Dyke : The Thin Man

1001 films de Schneider : The Thin Man
L'Introuvable


Film américain réalisé en 1934 par W.S. Van Dyke
Avec William Powell, Myrna Loy, Maureen O'Sullivan, Nat Pendleton, Minna Gombell.
D'après le roman éponyme de Dashiell Hammett

Une comédie policière qui baigne dans l'alcool. Je n'ai jamais vu autant d'alcool consommé dans un film. Il y a même un bar dans la chambre à coucher du couple de détectives. Il est intéressant de savoir que la Prohibition venait juste d'être levée.

J'ai beaucoup apprécié l'humour du couple de détectives qui est l'élément le plus important de ce film. J'ai moins aimé l'intrigue policière qui est, ma foi, assez confuse. On s'en désintéresse, on n'attend que les répartis du couple, un verre à la main. Même durant le repas final qui réunit tous les suspects, on ne peut que porter notre attention sur les répartis du couple.

Le fox-terrier Asta est épatant.

Cinq autres films de la série The Thin Man suivront, toujours interprétés par William Powell et Myrna Loy; le dernier, Song of the Thin Man, sorti en 1947. Powell et Loy feront 14 films ensemble.

Visionné, la première fois, le 30 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 419ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

30 octobre 2024

418. Hawks : Bringing Up Baby

1001 films de Schneider : Bringing Up Baby
L'Impossible Monsieur Bébé


Film américain réalisé en 1938 par Howard Hawks
Avec Katharine Hepburn (Susan), Cary Grant (David, Charles Ruggles, Walter Catlett, Barry Fitzgerald

Comédie de boulevard anarchique et irrationnelle (une Screwball comedy). Un feu roulant de quiproquos, de gags et de répartis. Des dialogues comme une décharge de mitraillette, époustouflant. Le problème avec ce genre de film, c'est qu'il est difficile de le suivre quand on a besoin des sous-titres pour comprendre le film. On est scotché aux sous-titres et on perd l'image. Ceci s'applique à la plupart des screwball comedy.

J'ai beaucoup aimé la première demi-heure qui se passe à New York, j'ai trouvé le reste du film, à la campagne, très ennuyant, le niveau du comique s'abêtissant.

Titre loufoque comme le film. Traduit en français : Élever Baby. Baby, étant un léopard. Le léopard n'est qu'accessoire dans ce film. Le film tourne plutôt autour de l'acharnement de Susan à mettre dans l'embarras David et à lui mettre la main dessus. 

On peut aussi dire que Baby, c'est Susan avec son caractère félin. À une occasion, elle porte une robe imitant une peau de léopard.


Scène cocasse : Grant, habillé d'un peignoir tout ce qu'il y a de plus féminin, utilise le mot gay (non pas dans le sens de hilare) pour se décrire. Probablement, la première apparition de ce mot au cinéma.

Le film fut déficitaire et contribua à la réputation de Katherine Hepburn d'être une ''box-office poison''.

Visionné, la première fois, le 30 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 418ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

27 octobre 2024

417. Bacon : 42nd Street

 1001 films de Schneider : 42nd Street


Film américain réalisé en 1933 par Lloyd Bacon
Avec Warner Baxter, Bebe Daniels, George Brent, Ruby Keeler (madame Al Jolson à la ville), Guy Kibbee, Dick Powell, Ginger Rogers

Un film typique des comédies musicales de l'époque des années 30 créées par Busby Berkeley. Un chassé-croisé  amoureux assez insipide autour des répétitions pour un spectacle, puis, dans les dernières vingt minutes, la première du spectacle avec chansons et danses. Une spectaculaire prise de vue du plafond de la scène permet de créer une chorégraphie kaléidoscopique.

On a droit à plusieurs scènes impertinentes de jambes nues des danseuses. Le spectateur est mis dans la peau d'un voyeur quand la caméra, sous un escalier, est pointée vers le derrière des jeunes filles. 

42nd Street est un produit de l'époque qui échappe au code Hayes : un petit bijou de sexisme et de machismo, si on peut dire.

Le déclin de la 42ème rue a débuté après la Seconde Guerre mondiale. Alors, la 42ème rue devint le site le plus déjanté de Manhattan avec ses cinémas XXX et ses parloirs où enfermé dans une cabine l'on pouvait avoir une fille nue seulement pour soi (si vous avez vu  Paris, Texas, vous savez de quoi je parle). Une rue abandonnée aux dealers de tous les paradis artificiels : sexe, pot, coke, héro où l'on pouvait rencontrer tous les junkies de Manhattan. 

J'ai déjà parcouru cette rue un samedi soir de l'hiver 1984 à 2 heures du matin : une odeur de fin de civilisation. Heureusement que mon copain était baraqué, sinon j'aurais pris mes jambes à mon cou.

Années 1970. Si vous regardez bien, vous verrez peut-être John Voight dans Midnight Cowboy

Au milieu des années 90, la ville de New York s'est attaqué à la revitalisation de la 42ième rue qu'on appelle aujourd'hui New 42nd Street.

New 42nd Street. 

Visionné, la première fois, le 29 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 417ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

16 octobre 2024

416. Wyler : Jezebel

1001 films de Schneider : Jezebel
L'Insoumise


Film américain réalisé en 1938 par William Wyler.
Avec Bette Davis, Henry Fonda, George Brent, Margaret Lindsay, Donald Crisp, Fay Bainter
D'après la pièce Jezebel d'Owen Davis

Un mélodrame romantique à grand déploiement dont s'est peut-être inspiré Autant en emporte le vent.

On y parle de la lutte que l'on doit faire aux abolitionnistes et des gens du Nord qui ont une civilisation complètement différente.

Il y eut de nombreuses épidémies de fièvre jaune au 19ème siècle à la Nouvelle-Orléans, celle décrite dans le film Jezebel fait référence à celle de 1853 qui fit 7849 décès même si l'histoire se passe en 1857-1858 à l'aube de la Guerre de Sécession.

Grande prestation de Bette Davis dans un rôle de ''bitch'' qui lui va si bien.

Beaucoup de Noirs jouent dans le film, évidemment ils ont les rôles de serviteurs sans exception.

Oscars 1939. Meilleure actrice pour Bette Davis, meilleure actrice dans un second rôle pour Fay Bainter.
Venise 1938. Recommandation spéciale pour William Wyler pour sa contribution artistique.

Visionné, la première fois, le 27 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 416ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.


08 octobre 2024

415. Wilder : The Lost Weekend

1001 films de Schneider : The Lost Weekend
Le Poison


Film américain réalisé en 1945 par Billy Wilder
Avec Ray Milland (Don Birman), Jane Wyman (Helen St-James), Phillip Terry, Howard Da Silva, Doris Dowling
Tiré du roman de Charles Jackson.

Le long weekend de la descente aux enfers d'un alcoolique. Un premier film hollywoodien sur l'alcoolisme.

Ouverture : Vue aérienne de New York, panoramique à droite, travelling avant jusqu'à la fenêtre d'un appartement puis entrée dans l'appartement. À quelques mouvements de caméra près, Hitchcock a utilisé cette séquence pour l'ouverture de Psycho.

Un bel extrait de La Traviata. C'est le célèbre Libiamo ne' lieti calici (Buvons dans ces joyeuses coupes). Une vraie torture pour Birman mais qui lui donnera l'occasion de rencontrer sa future amoureuse, Helen St-James, l'infirmière de service.

Certaines scènes sont carrément insupportables quand Birman atteint les bas-fonds de son alcoolisme dans le département des alcooliques d'un hôpital public (Bellevue) où certains patients sont atteints de trelirium tremens.

Séquence célèbre : Birman qui descend la 3ème avenue pendant des heures (on ne peut pas s'empêcher de penser au Voleur de bicyclette) afin de mettre au clou sa machine à écrire dans un ''pawnshop'', tous fermés à cause du Yom Kippour - ce qui contribuera au stéréotype que ce sont les Juifs pratiquent ce commerce.

Définition de l'alcoolisme tirée du film : ''Un verre c'est trop et 100 c'est pas assez''

La dernière séquence du film confirme l'adage : ''Alcoolique un jour, alcoolique toujours''
Il est curieux de voir plusieurs critiques dirent que la fin est un peu trop optimiste, trop hollywoodienne. Ils n'ont certainement pas vu la bouteille suspendue à l'extérieur de la fenêtre de Birman lors de la dernière séquence, qui est la même, inversée, que celle de l'ouverture.

Retour à la réalité : Dans le livre, Birman sombre dans l'alcoolisme parce qu'il n'est pas capable d'accepter son homosexualité..

Anecdote : Le gangster Frank Costello a offert 5 millions de dollars à la Paramount pour qu'elle brûle le négatif.

Oscars 1946. Quatre statuettes : film, réalisation à Billy Wilder, acteur à Ray Milland, scénario à Charles Brackett et Billy Wilder
Cannes 1946. Meilleur film et meilleur acteur.

Visionné, la première fois, le 26 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 415ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

01 octobre 2024

414. Stevens : Gunga Din

1001 films de Schneider : Gunga Din 


Film américain réalisé en 1939 par George Stevens 
Avec Cary Grant, Victor McLaglen, Douglas Fairbanks Jr., Sam Jaffe, Joan Fontaine
Vaguement inspiré du conte Gunga Din de Rudyard Kipling.

Il est difficile d'être juste avec ce film. Il est tellement représentatif de tous les aspects négatifs du colonialisme que je n'ai pas arrêté, pendant tout le film, de restreindre des élans de colère devant toute cette bêtise.

Tous les éléments y sont : guerre coloniale, discrimination militaire envers les autochtones, paternalisme et condescendance, vol de trésors nationaux, mépris des valeurs religieuses d'un groupe de "terroristes". En plus, il faut y ajouter les stéréotypes les plus attendus de la camaraderie masculine et des rapports homme/femme.

Tout ce que je viens d'écrire ne colle pas à l'affiche. En effet, c'est le ton badin qui domine dans ce film. On peut faire la guerre et massacrer les autochtones mais on peut quand même s'amuser, non?

Soyons un peu généreux : les prises de vue des batailles sont grandioses.

Cary Grant me tombe royalement sur les nerfs dans ce film. 

Visionné, la première fois, le 23 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 414ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

27 septembre 2024

413. Tourneur : Cat People

1001 films de Schneider : Cat People
La Féline


Film américain réalisé en 1942 par Jacques Tourneur 
Avec Simone Simon (Irina), Kent Smith (Oliver), Jane Randolph (Alice), Tom Conway, Jack Holt

Film noir typique. ''The darkess is lovely, It's where I feel most at home.''
Le jeu d'ombre et de lumière est le seul outil utilisé par le réalisateur pour créer ce film de terreur. Pas d'effets spéciaux. La caméra fait tout le travail. Dans la même veine qu'Hitchcock, il vaut mieux pour créer le suspense en ne montrant pas l'objet de la terreur.

Simone Simon, en femme-chat, est troublante d'authenticité.

Le personnage joué par Jane Randolph, Alice, l'amoureuse d'Oliver, se démarque des stéréotypes féminins de l'époque. C'est une femme intelligente, indépendante et sûre d'elle même. Disons que ce personnage est dans la suite de ceux joués par Greta Garbo dans les films des années 1930. On pense, entre autre, au film de Rouben Mamoulian, Queen Christina (1933).

Le personnage masculin ne fait pas le poids au centre de ces deux femmes au caractère bien affirmé. 

Scène mémorable : la piscine où, Jane Randolph, seule, est terrorisée par la présence d'un gros félin que l'on ne peut que deviner. Scène inspirée de la presque noyade de Tourneur, seul, dans une piscine.

Un psychiatre s'essaie à la psychologie des profondeurs pour finalement minimiser les fantaisies de la femme-chat et en tomber amoureux. Il en paiera le gros prix, la femme-chat se transformant en panthère.

Si vous souffrez d'ailurophobie, film à éviter ou à confronter. 

Le remake de 1982 par Paul Schrader ne mérite pas le détour sauf pour quelques scènes sulfureuses avec Natassja Kinski.


Visionné, la première fois, le 22 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 413ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

17 septembre 2024

412. Mamoulian : Queen Christina

1001 films de Schneider : Queen Christina

Film américain réalisé en 1933 par Rouben Mamoulian
Avec Greta Garbo, John Gilbert, Ian Keith, Lewis Stone, Elizabeth Young

Garbo à son meilleur dans ce rôle où elle personnifie une concitoyenne (Garbo est suédoise d'origine). Considérée par les aficionados comme étant sa meilleure prestation filmique de toute sa carrière.

Un des grands films des années 1930, incroyablement boudé par les Oscars et le public.

Cette reine Christine de Suède est un personnage tout désigné pour Garbo, personnalité indépendante et revendicative. Dans le film, Garbo s'amuse à jouer sur tous les registres de l'identité sexuelle. Travestie, amante insatiable dont la rumeur publique amplifie la performance, amoureuse transie prête à abdiquer le trône de Suède pour un beau ténébreux espagnol (joué par son ex-fiancé qu'elle a quitté littéralement au pied de l'autel en 1927), relations homosexuelles déguisées. La passage dans l'auberge lorsque, déguisée en garçon, elle doit passer la nuit dans le même lit qu'un homme est un moment marquant de l'histoire du cinéma.

Quelques scènes remarquables :
1. Le baiser sur la bouche qu'elle donne à une courtisane au début du film est très osé pour l'époque. Il faut dire que nous sommes dans la période qui précède le fameux code Hayes qui allait légiférer toutes les relations hommes-femmes et autres pendant les décennies suivantes.

2. Lorsque Christine est fâchée, elle claque les portes comme dans une scène de boulevard sauf que les portes ont 5 mètres de hauteur.

3. La séquence finale, lorsque la reine apparaît à la proue du bateau en partance pour l'Espagne. Le plan est très long. Garbo présente un visage impassible mais déterminée. Cette image de Garbo allait devenir son image de marque pour le reste de sa vie. Elle a abdiqué son rôle de reine comme elle abdiquera son métier d'actrice 10 ans plus tard.


4. De nombreux très gros plans du visage de la reine Garbo.


Le film préféré de Staline. Misère!

Visionné, la première fois, le 22 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 412ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider


11 septembre 2024

411. Murnau : Nosferatu, le vampire

1001 films de Schneider : Nosferatu, le vampire


Film allemand réalisé en 1922 par Friedrich Wilhelm Murnau
Adaptation du roman de Bram Stocker non crédité au générique.
Avec Max Schreck dans le rôle-titre. Coïncidence : le nom de l'acteur signifie terreur.

On est en plein expressionisme allemand. Aussi considéré comme un poème métaphysique dans lequel les forces de mort et le forces de vie s'affrontent.

La musique, tirée de plusieurs œuvres du répertoire classique mais transformé, est sublime.

Nosferatu (en roumain, le non-trépassé), a été classé par des experts a Gothic Industrial Mix.

Pas de dialogues. de nombreux textes explicatifs. Des images saisissantes surtout la plus célèbre : Nosferatu se levant de son cercueil droit comme une barre de fer.

Utilisation judicieuse du négatif du film.

Quelques scènes sont tournées en extérieurs avec quelquefois des panoramiques sur les Carpates ce qui contredit le credo expressionniste.

Une des plus magnifiques séquences (en fait, tournée en plusieurs séquences) du cinéma muet : le voyage en bateau qui transporte Nosferatu de son pays à un port allemand où il espère entrer ses canines dans le cou d'une jeune vierge (ou presque!) ce qui aura comme effet la disparition du vampire parce qu'il s'est trop attardé sur sa victime pendant que le soleil se levait. La jeune fille n'en sortira pas vivante, elle non plus, ayant décidé de se sacrifier pour mettre fin à l'épidémie de peste apportée dans son sillage par Nosferatu.

Bon, bien, c'est pas très épeurant vu le décalage technologique. Mais, à l'époque, les spectateurs ont dû littéralement faire dans leur froc tant le personnage de Nosferatu est monstrueux.

Pour des questions de droits d'auteur, Murnau n'a pas pu utilisé le nom de Dracula même si tout le scénario du film est une adaptation du livre de Bram Stocker. Les héritiers ont exigé la destruction de toutes les copies de Nosferatu. Heureusement la Cinémathèque en a sauvé une.

Après Nosferatu, des films de vampire à la pelle.

Visionné, la première fois, le 19 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 411ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider




08 septembre 2024

410. Eisenstein : La Grève

1001 films de Schneider : La Grève


Film soviétique réalisé en 1924 par Serguei M. Eisenstein
Chef-opérateur : Édouard Tissé
Basé sur un incident qui eut lieu en 1912.

Premier film d'Eisenstein, connu surtout pour son film célèbre  Le cuirassé Potemkine.

Eisenstein qualifiait ses films de ciné-poing, le montage à certains moments en illustre bien le fait.

Une grande œuvre cinématographique quant à la cinématographie. Mais ce qui en fait un chef-d'œuvre c'est le travail au niveau du montage qui donne au film une énergie sans pareille dans le cinéma muet de l'époque.


La Grève est une illustration éloquente de ce type de cinéma où la violence est explicite entre les classes sociales. Le massacre final des grévistes par l'armée du tsar (l'action se déroule en 1905) est d'une brutalité animale, ce qu'illustre le montage en parallèle avec des scènes d'abattoir.

Film de propagande typique de cette période de conflit latent contre le monde capitaliste et de la montée de la lutte des classes. Un bel exemple de manichéisme idéologique.

Les personnages sont fortement typés pour ne pas dire complètement caricaturés. Le stéréotype du capitaliste fumeur de cigare, gros et coiffé d'un haut de forme ne peut que nous faire sourire si on peut oublier qu'à cette date la machine révolutionnaire qui allait broyer des millions de prolétaires au cours des 30 années suivantes se mettait en marche. 

On dit souvent que les révolutions mangent leurs petits, l'Union soviétique en fut un bel exemple.

Visionné, la première fois, le 15 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 410ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

04 septembre 2024

409. Hitchcock : The 39 Steps

1001 films de Schneider : The 39 Steps
Les 39 marches


Film britannique réalisé en 1935 par Alfred Hitchcock
Avec Robert Donat, Madeleine Carroll, Lucie Mannheim, Godfrey Tearle
Scénario: Adaptation d'un roman de John Buchan, romancier britannique qui fut, par ailleurs, le 15ème Gouverneur-général du Canada où il est mort, à Montréal, en 1940. On comprend mieux pourquoi le héros du film malgré lui (Robert Donat) est un rancher du Manitoba

Une histoire de faux coupable comme Hitchcock les affectionne. Une histoire à la James Bond (avec la Bond-girl incluse) quelques décennies plus tôt.

39 steps: c'est le nom d'un groupe d'espions britanniques à la solde de l'étranger - rien à voir avec le titre du roman de Buchan Thirty-nine Steps qui réfère à un escalier

Une pléthore de séquences emballantes. 
Mes préférées: 
- les numéros de monsieur Memory au début et à la fin du film, 
- l'hébergement du héros dans une maison de la campagne écossaise dont la dame de la maison s'éprend, 
- le héros et sa dénonciatrice menottée ensemble qui doivent se débrouiller pour passer une nuit à l'hôtel. 
- les danseuses de French cancan en arrière-scène de monsieur Memory, se mourant tout en révélant le secret des espions.

Madeleine Carroll, une ash-blonde iceberg maiden - appartient à la même famille de blondes à la Tipi Hedren qu'affectionne Hitchcock qui ne peut résister à nous montrer ses jambes nues dans une autre de ses fameuses scènes de voyeurisme.

Madeleine Carroll et Robert Donat, menottés l'un à l'autre

Hitchcock disait que les blondes font les meilleures victimes. Elles sont comme de la neige blanche sur laquelle il y a des traces de pas sanglants.

Raccord sonore percutant:
Le cri de la dame devient le sifflement de la locomotive

Dans la biographie de Hitchcock, 0n y apprend un fait étonnant: Hitchcock était impuissant sexuellement et, surtout, il l'admettait volontiers quand on abordait ce sujet. Il rigolait souvent à ce sujet en disant que s'il avait réussi à devenir père c'est qu'il avait utilisé une plume-fontaine.

Pour rester dans le même sujet, je me demande combien de fois l'on voit, dans son œuvre, un train entrer dans un tunnel comme dans The 39 Steps et North by Northwest.

Visionné, la première fois, le 12 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 409ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

02 septembre 2024

408. Bacon : Footlight Parade

1001 films de Schneider : Footlight Parade
Prologue


Film américain réalisé en 1933 par Lloyd Bacon
Avec James Cagney, Joan Blondell, Ruby Keeler, Dick Powell, Frank McHugh

Au début du film, sur une marquise de cinéma, ''Hollywood est 100% parlant''. On annonce ainsi la mort du music-hall, ce que le film veut nous démontrer le contraire.

La première partie est longue : entrecroisés entre de multiples personnages développant une intrigue peu stimulante. On attend impatiemment les numéros de Busby Berkeley. Je me suis un peu ennuyé pendant cette première partie. 

La deuxième partie, dans laquelle on retrouve trois numéros de comédie musicale de Busby Berkeley, vaut, à elle seule, le visionnement de ce film.

Le numéro des nymphes dans la cascade est une prouesse chorégraphique digne des plus beaux numéros de nage synchronisée actuelle. Un des sommets de la chorégraphie filmée.

Quand Cagney danse, on dirait du burlesque.

La même année, deux autres comédies musicales : 42nd Street et Gold Diggers of 1933.

Notons la première apparition au cinéma de Dorothy Lamour dans un rôle anonyme de danseuse. Cette vamp, au nom de scène pas très subtil, fut très populaire dans les années 40 et 50.

Visionné, la première fois, le 12 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 408ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

31 août 2024

407. Curtiz : Yankee Doodle Dandy

1001 films de Schneider : Yankee Doodle Dandy
La Glorieuse parade


Film américain réalisé en 1942 par Michael Curtiz
Avec James Cagney, Joan Leslie et Walter Huston, Richard Whorf, Irene Manning
Basée sur l'histoire de George M. Cohan
Paroles et Musique par George M. Cohan

Si les films au chauvinisme accentué vous horripile, évitez ce film. Mais vous allez vous priver d'agréables numéros de music hall qui parsèment cette biographie musicale.

C'est l'histoire des quatre membres de la famille Cohan et, plus particulièrement, du fils George M. Cohan, cet Irlandais, connu sous le nom de Song and Dance Man. 

On y retrouve des extraits des différentes comédies musicales qui ont rendu Cohan si célèbre. Parmi elles, la plus connue, est celle qui tourne autour du drapeau américain (Grand Old Flag) : on fait pas plus cocardier que cela. Mais ceci n'empêche pas d'être un sacré morceau de musique.

La plus célèbre, Over There, composée pour les troupes lors du premier conflit mondial, lui a valu la Congressional Medal of Honor remise, de main à main, par le président Roosevelt.

Une grande performance de Cagney surtout dans les numéros de danse qui ont toujours l'air un peu loufoques - imitant en cela le style de Cohan.

Dans les bonus du dvd : un court documentaire sur la propagande de guerre avec nul autre que le grand (sic) président de série B Ronald Reagan, dans le rôle de commentateur.

Oscars 1943. Trois statuettes pour acteur (James Cagney), son et musique.

Visionné, la première fois, le 9 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 407ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

28 août 2024

406. LeRoy : I Am a Fugitive from a Chain Gang

1001 films : I Am a Fugitive From A Chain Gang.
Je suis un évadé

Film américain réalisé en 1932 par Mervyn LeRoy
Avec Paul Muni, Glenda Farrell, Helen Vinson, Noel Francis, Preston Foster, Allen Jenkins.
Tiré de l'autobiographie de Robert E. Burns (prête-nom), I Am a Fugitive from a Georgia Chain Gang qui était en fuite avant et pendant le tournage du film.

Ce film est l'ancêtre de tous les films concernant l'univers carcéral. Excellente critique du système des pénitenciers du sud où les prisonniers faisaient des travaux forcés.

Montage qui donne un excellent rythme au film, contrairement à la majorité des films du début du parlant et qui le rend aussi cinglant aujourd'hui que lors de sa sortie.

On y retrouve un chant typique des colonies de prisonniers travaillant sur la construction des lignes de chemin de fer.

On se rend bien compte que le code Hayes n'a pas encore fait ses ravages : concubinage, adultère.

Pas de fin hollywoodienne pour ce film. Le dernier dialogue qui clôt le film. ''Comment fais-tu pour vivre ? - Je vole." est une des grandes fins de film.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à la chanson de Léo Ferré, Merde à Vauban.

Sur la version en dvd, on y a adjoint un film comique sur les pénitenciers (20000 Cheers for the Chain Gang) où l'on effectuait des travaux forcés. D'une durée de 20 minutes, on y retrouve une vingtaine de danseuses style "french cancan". Le message de ce court métrage vient totalement à l'encontre de celui du film principal.

Visionné, la première fois,  le 8 janvier 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 406ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

25 août 2024

405. Cooper et Schoedsack : King Kong

1001 films de Schneider : King Kong 


Film américain réalisé en 1933 par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack
Avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot, Frank Reicher, Sam Hardy, Noble Johnson

Un excellent film de monstres comme on n'en avait vu rarement à l'époque.

Un festival d'effets spéciaux. Pour l'époque, les effets spéciaux sont extraordinaires, en particulier, la scène au sommet de l'Empire State Building qui venait d'être construit en 1931 où Kong est attaqué par des avions militaires avec le paysage urbain de New York à l'arrière-scène. Toute remarque faisant référence au 9/11 est hors de propos.

La Bête qui tombe en amour avec la Belle nous renvoie au conte fantastique de La Belle et la Bête, quoique le final n'est pas comparable. Pour protéger la Belle, la Bête se sacrifie créant ainsi un des mythes les plus durables de l'histoire du cinéma.

Pure curiosité : la dimension de la bête fluctue entre 6 et 72 mètres ce qui ne nous empêche pas de suivre avec passion le déroulement de l'action.

Pourrait être considéré comme l'influence lointaine de Jurassic Park de Spielberg avec ses monstres préhistoriques enfermés sur Skull Island.

On pourrait aussi écrire tout un livre sur l'aspect colonialiste et esclavagiste de ce film. Pas besoin de dessins pour expliquer ce commentaire.

Visionné, la première fois, le 5 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 405ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

23 août 2024

404. Dovjenko : La Terre

1001 films de Schneider : La Terre

Film soviétique réalisé en 1930 par Alexandre Dovjenko

Film de propagande typique de l'époque des débuts du soviétisme. La lutte des classes entre un grand propriétaire terrien et le peuple, réuni sous l'égide du parti communiste, au début de la collectivisation des terres. Koulaks vs Kolkhoziens. Le tracteur devient ici le symbole du passage à la modernité. Quand le radiateur manque d'eau de valeureux paysans urinent dedans!!!

L'histoire taillée à gros traits peut en rebuter plus d'un. Mais c'est un vrai chef-d'œuvre formel. La caméra ne bouge pas, tous les plans se succédant comme autant de photographies. L'abondance de gros plans sur les personnages, souvent en contre-plongées, donne une allure dramaturgique à cette histoire. Les images lyriques en introduction et en conclusion sont d'une grande beauté. 


Il n'est pas anodin de savoir que cette histoire se passe en Ukraine qui fut affamé par Staline entre 1932 et 1933 pour punir l'opposition à la collectivisation. On appelle cette famine Holodomor : environ 3 millions de morts. Ceci s'est soldé, entre autre, par l'appui de certains Ukrainiens à Hitler dans sa guerre contre Staline.

Dans les années 1950, il fut élu l'un des dix meilleurs films de l'histoire du cinéma par un ensemble de critiques internationaux. 

Visionné, la première fois, le 1er janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 404ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.




21 août 2024

403. Wellman : The Ox-Bow Incident

1001 films : The Ox-Bow Incident
L'étrange incident

Film américain réalisé en 1943 par William Wellman
Avec Henry Fonda, Dana Andrews, Anthony Quinn, William Eythe, Harry Morgan, Francis Ford, Frank Conroy, Leigh Whipper

Un western noir et socialement explosif. Traiter du lynchage, alors en très grande pratique dans le Sud des USA, était un acte courageux. Ce qui lui mérite sa place dans la liste des grands westerns.

Titre du film : Appeler un lynchage incident (même signification dans les deux langues) me semble quelque peu sous-estimer l'horreur de la chose. L'affiche est assez explicite. The Ox-Bow Lynchings serait un titre plus approprié.

L'hystérie collective qui mène au lynchage de trois innocents.

Surprenant, la présence d'un acteur noir qui joue le prédicateur dont le propre frère a été lynché. Le message est clair pour les sudistes encore attirés par le Ku Klux Klan.

La version que j'ai vue sur YouTube était colorisée : ne touchons pas aux versions noir et blanc qui utilisent des techniques qui leur sont propres. Pensons, par exemple, au chiaroscuro. Tant qu'à y être pourquoi pas faire parler les films muets !!!

On pourrait rapprocher ce film de celui de Sidney Lumet, 12 Angry Men même si la conclusion diffère. Dans les deux cas Henry Fonda est du côté des inculpés contre les tenants d'une justice expéditive.

Visionné, la première fois, le 30 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 403ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

20 août 2024

402. Marshall : Destry Rides Again

1001 films de Schneider : Destry Rides Again
Femme ou démon


Film américain réalisé en 1939 par George Marshall
Avec Marlene Dietrich (Frenchie), James Stewart (Destry), Misha Auer, Charles Winninger

Une satire des films westerns. On y retrouve tous les stéréotypes liés au genre mais il y a des exceptions. La plus probante étant le nouveau shérif (Destry) qui refuse de porter une arme et qui veux régler les conflits par la parole. Ce Destry en rajoute en commandant un verre de lait au bar du saloon au lieu du sempiternel whisky.

Au milieu de ce saloon, trône Frenchie (il est cocasse de voir l'Allemande jouée un rôle de Française au début de la Seconde Guerre mondiale). Frenchie est l'allumeuse de service. Elle transfigure ce petit western. On a droit à quelques belles chansons de Dietrich avec sa voix graveleuse. Il est curieux de se rendre compte de la différence de ton de la voix de Dietrich entre la voix parlée et la voix chantée, beaucoup plus basse à moins que la voix parlée ne soit un doublage.

Marlene Dietrich, en entraineuse de saloon. On est loin de Lili Marleen qu'elle interprétera pour les troupes américaines pendant la Seconde guerre mondiale ce qui lui vaudra la médaille de la Liberté du gouvernement américain, la plus haute distinction militaire que peut recevoir un civil.

Autre élément qui sort de l'ordinaire des westerns : la place des femmes. On a droit à une bataille entre deux femmes au milieu des hommes dans le saloon mais surtout à toute la communauté féminine qui décide de mettre un terme à une bagarre entre deux gangs.

Passons sur le titre ridicule de la version française. Toujours voir les films en version originale. En version sous-titrée, si on ne possède pas bien la langue. Certains disent que voir un film en version sous-titrée c'est lire un film plutôt que le regarder. Ça peut s'appliquer à certains types de films, tel His Girl Friday, le film le plus bavard que je connaisse. On est scotché aux sous-titres pendant 92 minutes.

Visionné, la première fois, le 29 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 402ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

19 août 2024

401. Flaherty : Nanook of the North

1001 films de Schneider : Nanook of the North
Nanook, l'Esquimau

Film américain réalisé en 1922 par Robert Flaherty
Avec Nanook (Allakarialuk, son vrai nom), Nyla, Cunayou, Allee, Allegoo

Il s'agit d'une magnifique reproduction de la vie traditionnelle des Esquimaux telle qu'ils vivaient dans les générations précédentes. Les personnages que nous voyons jouent à refaire les gestes traditionnels de leurs ainés. Ils ont été engagés dans ce but.

On est, quand même, un peu déçu d'apprendre que ce que nous voyons ne correspond pas à la réalité du moment et que nous sommes en présence d'un documentaire acté.

Est-ce un documentaire ou un produit de fiction ? Disons que c'est un produit hybride des deux, certains appellent ça un documentaire poétique.

Des moments mémorables :
Lorsque la famille de Nanook sort du kayak. On ne s'attendait surtout pas qu'il y avait trois personnes enfermées dans le kayak.
La découverte du gramophone au poste de traite - même si c'est arrangé avec le gars des vues.
La construction d'un igloo.
La chasse au morse
La chasse au phoque.
L'habillement.

La chasse au harpon. Une image devenue une icône internationale

Contrairement à ce qu'on a pu dire Nanook (Allakarialuk), n'est pas mort de faim, perdu dans une tempête de neige, il est mort de tuberculose dans sa maison familiale.

Lieu de tournage : Dans la région du Cap Dufferin sur le bord de la baie d'Hudson, située à 40 kilomètres au nord d'Inukjuak dans le Nunavik, partie nord du Québec.

Esquimau qui a un sens péjoratif (mangeur de viande crue) a été remplacé par le terme Inuit qui signifie peuple en langue inuktut, langue parlée par les Inuits. Au singulier, Inuk.

De nos jours, beaucoup d'Inuits quittent le Grand Nord pour venir à Montréal. Ils sont en perdition, pour la plupart. Imbibés d'alcool, plusieurs sont étendus sur les trottoirs et font la manche en pensant peut-être à leurs ancêtres, tel Nanook, qui était fier de leur vie difficile mais autonome.

Chemin de traverse. J'ai regardé ce film avec ma fille de 15 ans. L'année suivante, à sa nouvelle école, son professeur d'art a demandé à la classe si quelqu'un avait déjà vu un film muet - ma fille leva la main en citant Nanook of the North, ce qui lui valut une grande estime de la part de son professeur. Cinq ans plus tard, ayant vu plusieurs des films de Schneider avec moi, elle gagna le prix Cinéma de son école.

Visionné, la première fois, le 28 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 401ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.