1001 films de Schneider : Ordet.
La parole
Avec Henrik Malberg, Emil Hass Christiansen, Birgitte Federspiel, Preben Lerdoff Rye
Film réputé pour avoir présenté la plus fameuse scène de miracle de l'histoire du cinéma.
Film réputé pour avoir présenté la plus fameuse scène de miracle de l'histoire du cinéma.
Comme pour plusieurs de ses films, Dreyer nous entraîne dans un monde où la foi est une problématique quotidienne. Dans ce monde noir et blanc, plus blanc que noir contrairement aux films de l'expressionnisme allemand plus portés sur le noir, la croyance en Dieu est au cœur de la vie des personnages.
Pendant une grande partie du film, on se laisse porter un peu insensiblement par ce scénario à la sauce chrétienne dans un décor nordique épuré. Puis, tout à coup, après le décès de la jeune femme lors de son accouchement, on nous assène cette formidable scène qui nous perturbe, tout non-croyant que nous sommes.
Parlons de cette scène : la jeune femme, étendue dans son cercueil, les mains croisées sur sa robe blanche. Nous voyons son visage en contreplongée, derrière lequel, tout habillé en noir sauf pour la collerette blanche, se trouve, debout, son non-croyant de mari. Près du cercueil, le frère du mari, considéré comme fou à cause de ses délires mystiques. Il demande à la petite fille de la défunte si elle croit qu'il peut ressusciter sa mère. "Oui, mon oncle". Il lui dit alors : "Ta foi est grande. Qu'il soit fait comme tu le veux. Regarde ta mère, quand je prononcerai le nom de Jésus, elle se lèvera." Nous ne voyons d'abord ce miracle de la résurrection que grâce au visage de la petite fille qui se détend et qui se met à sourire : un direct au cœur!
Résurrection miraculeuse ou retour de catalepsie. Dreyer nous laisse le choix et nous abandonne dans cette secousse émotive peu banale.
C'était ma période ciné-club de Radio-Canada. Les mardis soir, à 23 heures, commençait le film d'art et d'essai : en noir et blanc, peu ou pas d'intrigue, sous-titrage souvent blanc sur fond blanc (misère!), questionnement existentiel, autrement dit, du gros boulot qui s'étendait parfois jusqu'à 2 heures du matin. Mais, heureusement avec, quelquefois en prime, des scènes érotiques osées, en dehors des standards des films américains qui inondaient nos écrans d'alors.
Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1956. Numéro 55. Une Alceste chrétienne par Éric Rohmer.
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Mon 18ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
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Mis à jour le 11 janvier 2023