20 février 2007

20. Sturges : The Great Escape

1001 films de Schneider : The Great Escape
La Grande évasion



Film américain réalisé en 1963 par John Sturges
Avec Steve McQueen, James Garner, Richard Attenborough, Charles Bronson, James Coburn, Donald Pleasance

Basé sur une histoire vraie qui s'est passée dans le Stalag Luft III en Allemagne au cours de la seconde guerre mondiale, ce film raconte la réussite partielle d'une tentative d'évasion de 250 prisonniers, le 24 mars 1944. En fait, seulement 76 prisonniers réussirent à sortir du camp, une dizaine furent pris et ramenés au camp tandis qu'une cinquantaine d'autres furent abattus par la Gestapo. Seulement 3 prisonniers ont pu s'échapper définitivement.

Le massacre des 50 évadés a été considéré comme un crime de guerre pendant les procès de Nuremberg.

Le film est intéressant sur le plan des techniques mises en œuvre pour accomplir une évasion massive, quoique je préfère la tension dramatique du creusage du tunnel dans le film Le trou de Jacques Becker.

Mais, ce qui est le plus frappant, c'est la qualité de vie qu'on retrouvait dans un tel camp. C'est vraiment le Hilton des camps de prisonniers en Allemagne. On reste pantois devant ce spectacle presqu'indécent alors que dans les régions avoisinantes, la Shoah était en marche depuis au moins 4 ans dans des conditions autrement plus éprouvantes, si on me passe cet euphémisme.

Comment pouvait-on tourner un tel film alors qu'on venait d'apprendre par le procès de Eichmann qui s'était terminé en juin 1961, un an avant le début du tournage du film, l'immonde génocide juif.

Le film ne montre à aucun moment la difficulté de la vie de prisonniers. On a l'impression d'assister à une partie de cache-cache entre les prisonniers et leurs gardiens. Les barbelés dorés d'Hollywood !

Le clou du spectacle : la poursuite en moto du personnage joué par Steve McQueen qui est le seul épisode non historique du film. Scène exigée par McQueen lui-même qui désirait démontrer son habileté. On croit rêver. MGM utilisa un photomontage de cette poursuite pour faire l'affiche du film dénaturant ainsi tout le propos du film.

Au festival international du film de Moscou, le film provoqua un scandale : le public russe fut choqué de voir la manière dont étaient traités les prisonniers des troupes de l'Ouest.

Visionné, la première fois, en 1967 à Québec
Mon 20ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 11 janvier 2023