1001 films de Schneider : Blow-up
Film anglais réalisé en 1966 par Michelangelo Antonioni
Avec David Hemmings, Vanessa Redgrave, Sarah Miles, John Castle, Jane Birki
Chronique froide de la vie d'un jeune photographe londonien qui croit avoir photographié un meurtre.
Antonioni souffle le chaud et le froid. Ça ne peut pas être mieux illustré que lors de la scène de photographie avec la model de renommée internationale Veruschka (dont le père fit partie des officiers qui ont tenté de se débarrasser d'Hitler en 1944). Alors que Thomas, le photographe, demeure de glace pendant toute la scène, le mannequin fond littéralement sous le regard phallique de la caméra. Tout le film est traversé par ce contraste entre le chaud et le froid que l'on retrouve également dans l'utilisation de la couleur et du noir et blanc.
Dans les premières scènes, le personnage nous apparaît carrément odieux dans ses relations avec les femmes. C'est un type de film qui nous fait prendre conscience à quel point le mouvement féministe a fait progresser les rapports homme/femme. Le machisme intolérable du photographe n'était même pas souligné à l'époque de la sortie du film. Ce qui perturbait le public d'alors, c'était les scènes de nudité (pourtant très minimales par rapport à nos critères d'aujourd'hui).
On retrouve chez le personnage principal cette froideur caractéristique des personnages d'Antonioni. Même s'il a quitté la chaleur du monde méditerranéen, on retrouve encore cette vacuité existentielle qui imprègne ses héros : incommunicabilité et insensibilité.
David Hemmings a été sélectionné pour le rôle du photographe après que Terrence Stamp, d'abord pressenti pour ce rôle, l'eût abandonné deux semaines avant le début du tournage. La performance de Stamp nous aurait épargné le côté immature et freluquet de cette réplique cinématographique d'un beatle que me semble être Hemmings. Il faut dire que j'adore ces types d'acteur à la Terrence Stamp, immergé dans leur rôle jusqu'à en perdre la raison : je pense à Stamp dans le sketch des Histoires extraordinaires tourné par Fellini dans lequel il joue le rôle de Toby Dammit. Fait partie de ce type d'acteur, l'immense Klaus Kinski.
Octobre 1968 : ma passion pour le cinéma prend de l'ampleur. Je ne veux pas en rester au rôle de spectateur. J'aimerais bien être cameraman, opérateur. Je cherche les pistes pour y arriver. À cette époque, pas d'école de cinéma au Québec. La filière classique est l'Office National du Film du Canada. Je participe à un concours pour devenir stagiaire. Convoqué à Montréal pour une ultime entrevue, j'échoue à cause de mon manque d'expérience.
Par ailleurs, je réussirai à obtenir une bourse du gouvernement français pour aller étudier un an à l'IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques à Paris) mais je devais, à mes propres frais, aller passer des examens d'admission à Paris. Vu l'ampleur des demandes (près de 1000) et le peu de postes disponibles pour les étrangers (une quinzaine), j'ai tout simplement abandonné cette idée.
Depuis août 68, j'étais professeur de Géographie au niveau de Secondaire V à l'Institut St-Louis-de-France à Loretteville, près de Québec. Pour moi, l'enseignement de la Géographie n'était qu'une profession temporaire... qui allait durer jusqu'en 2006!!!
Présence de Jane Birkin en mannequin. Elle a 20 ans. Elle interprète la première scène de nu intégral de l'histoire du cinéma anglais.
Premier rôle marquant de Vanessa Redgrave au cinéma
Aussi présent, Jeff Beck, décédé le 10 janvier 2023, avec The Yardbirds.
Critique : Cahiers du Cinéma. Janvier 1967. Numéro 186. Antonioni à la mode anglaise par S.B. Septembre 1967. Numéro 193. L'Oeil des trois miroirs par Michel Delahaye
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Cannes 1967. Palme d'or
Visionné, la première fois, en octobre 1968 au Ciné-club de l'Université Laval à Québec.
Mon 38ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 14 janvier 2023