Film français réalisé en 1966 par Robert Bresson
Avec Anne Wiazemsky, François Lafarge, Philippe Asselin, Nathalie Joyaut.
Comme d'habitude, tous les acteurs du film de Bresson sont des non-professionnels et sont à leur première présence à l'écran. De plus, pendant toute la durée du tournage, les interprètes n'ont pas accès aux rushes afin d'éviter toute corruption de leur prestation.
Bresson s'oppose à l'emploi de comédiens professionnels parce qu'il veut éviter de faire du théâtre filmé. Il croit que ses interprètes sont plus proches de la vie que des comédiens professionnels qui ont appris à imiter la vie. En ce sens, l'âne est finalement le meilleur interprète.
À charge pour le spectateur de s'habituer aux répliques froides et automatiques de ses interprètes. Ce théâtre déclamé est insupportable. On a l'impression d'assister au spectacle de fin d'année d'une troupe d'étudiants. Mais, progressivement, on se laisse prendre par cette interprétation brutale. La magie opère et Bresson nous fait oublier qu'il y a une caméra et des techniciens. Nous sommes de plein pied dans la vie des personnages.
Au hasard Balthazar, c'est l'histoire, en parallèle, de deux destinées marquées par la méchanceté du monde : Marie (Anne Wiazemsky) et Balthazar (l'âne).
Godard qui, la plupart du temps, me tombe royalement sur les nerfs quand il est interviewé, touche au cœur du film lorsqu'il dit qu'Au hasard Balthazar, c'est tout le mal du monde ressenti avec une douceur évangélique à travers l'âne Balthazar.
Moment de sainteté : l'échange de regards entre Balthazar et des animaux de cirque en cage, un tigre, un ours blanc et un chimpanzé.
Anne Wiazemsky : Contrairement aux autres interprètes qui n'auront pas de carrière cinématographique, Anne Wiazemsky tournera dans 43 autres films. Une performance inoubliable dans La Chinoise de Jean-Luc Godard. Elle arrêtera sa carrière de comédienne en 1988 pour se dédier à l'écriture. Petite-fille de François Mauriac, elle écrira 7 romans à partir de 1989.
Critique : Cahiers du Cinéma. Septembre 1966. Numéro 182. '' Mon Dieu, me quitterez-vous '' par René Gilson.
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Mis à jour le 15 janvier 2023