Film anglais réalisé en 1968 par Stanley Kubrick
Avec Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester et Douglas Rain, la voix de l'ordinateur HAL (Heuristic Algorithmic Computer).
Si vous ajoutez une lettre à chacune des lettres, vous obtenez IBM. Un hasard, paraît-il.
Quarante ans et pas une ride. Je sais, je me répète (voir Rosemary's Baby).
Encore plus que le film de Polanski, ce film est complètement à l'abri du temps.
Une des façons, que j'estime infaillible, de vérifier la modernité de certains films anciens, c'est de les visionner avec ma fille de 16 ans. Il doit réussir à franchir les trois étapes suivantes :
Première étape : elle voit le film au complet.
Deuxième étape : elle est totalement accaparée par le film.
Troisième étape : elle est agacée par mes fréquents commentaires sur le film.
Si ces trois étapes sont franchies, je suis certain que le film a vaincu l'outrage des ans.
Le plus grand film de science-fiction EVER.
Cet extrait d'une critique de Bernard Eisenschitz des Cahiers du cinéma (no. 209, février 1969) explique la phrase précédente : "...l'effet du film est certainement d'endormir le sens critique, de nous plonger dans une euphorie. Le tournoiement des satellites à la musique de J. Strauss provoque un sentiment de confort, de bien-être, culminant dans la précision de l'introduction d'une astronef de forme oblongue dans l'orifice central d'un satellite!!!"
Voir ce film à peine deux semaines après le premier pas sur la Lune de Neil Armstrong nous a complètement dévastés. Le saut de paradigme était trop grand. Nous étions sans voix pour parler de ce film. On voulait tout comprendre alors que tout nous échappait. Arthur C. Clarke a dit à ce propos : "If you understand 2001 completely, we failed. We wanted to raise far more questions than we answered."
Stupeur et tremblements
À la fin du film, alors que nous sommes complètement sous le choc, apparaît cette image que nous voyons par l'entremise des yeux du vieil Homme mourant à son ancien Monde pour laisser la place au nouvel Homme des étoiles.
Revu récemment, la stupeur et les tremblements ont disparu. Le scénario est plus facile à comprendre et le monolithe ne fait plus aussi peur. On se fabrique une métaphore à laquelle l'on croit fermement.
Le monolithe, c'est au choix : Dieu, une découverte technologique majeure qui fait faire un bond à l'humanité, une balise qui montre la direction de l'évolution humaine ou un gros parallélépipède noir mis dans le film par Kubrick pour embêter tout le monde pendant des lunes...
Toutes les réponses à vos interrogations soulevées par le film se retrouvent dans le roman, 2001, l'odyssée de l'espace, rédigé parallèlement à la réalisation du film par Arthur C. Clarke.
À lire dans la collection omnibus : Arthur C. Clarke, 2001-3001. Les odyssées de l'espace. On y retrouve la nouvelle à l'origine de la présence du monolithe, La sentinelle, publiée en 1951.
Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1969. Numéro 209. La Marge par Bernard Eisenschitz.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Oscars 1969. Effets visuels.
Visionné, la première fois, le 7 août 1969 au cinéma de Ste-Foy à Québec
Dans l'actualité du jour : "Le premier équipage américain à se poser sur Mars - dans les années 80 - passera d'un mois à six semaines sur la surface de cette planète" a révélé le Dr. Thomas O. Paine, directeur de la NASA. Paine est décédé depuis 1992 et pas encore l'ombre d'un astronaute dans le voisinage de Mars. (Journal l'Action, Québec)
Mon 57ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 17 janvier 2023