23 décembre 2007

64. Ford : The Man Who Shot Liberty Valance

1001 films de Schneider : The Man Who Shot Liberty Valance
L'Homme qui tua Liberty Valance


Film américain réalisé en 1962 par John Ford
Avec John Wayne, James Stewart, Vera Miles et Lee Marvin

Je sais. John Ford est un des plus grands réalisateurs américains. Je sais. The Man Who Shot Liberty Valance est souvent classé dans la liste des 100 meilleurs films. Mais rien n'y fait. Je trouve ce film vieilli et redondant tant par le sujet traité que par sa forme conventionnelle.

Sujet déjà traité par des films tels que High Noon de Fred Zinneman et Mr. Smith Goes to Washington de Frank Capra.

Forme conventionnelle : comment peut-on, en 1962, encore tourner en studio une scène d'attaque de diligence ?

Et John Wayne, vieilli, trop vieux pour ce rôle, perdu, dans ce film au verbiage pédagogique.

Un James Stewart, trop vieux pour son rôle de jeune avocat débutant, en train de répéter son rôle pour le film Mr. Smith Goes to Washington, pourtant tourné 23 ans auparavant.

Le contenu pédagogique du film, lourdement souligné, nous ramène pratiquement au cinéma des années 1930.

C'est la fin d'une époque. Les vieux spécialistes du western font leur dernier tour de piste. À l'horizon, Sergio Leone est en train de préparer ses westerns spaghettis : le western ne sera jamais plus le même.

Je n'avais pas encore vu les westerns de Leone qui allaient réhabiliter à mes yeux cette catégorie de cinéma. Mais, à cette époque effervescente sur le plan politique (post-mai 68, arrivée du Parti Québécois à l'assemblée nationale du Québec, crise d'Octobre 1970), pendant laquelle je ne m'intéressais qu'au cinéma à contenu politique, les vieux westerns traditionnels à la Ford-Wayne ne trouvaient aucune grâce à mes yeux. Ils étaient d'une époque révolue.

En 1962, nous sommes, aux USA, au milieu de la grande période de la défense des droits civiques des Noirs. Bob Dylan, Joan Baez, Pete Seger, entre autres, seront de célèbres porte-paroles de cette lutte lors de spectacles et, plus particulièrement, lors du Newport Folk Festival.

John Ford était conscient de ce mouvement en faveur des droits civiques. À un certain moment dans le film, Woody Strode , acteur Noir, (voir sa biographie remarquable quant à la lutte contre les barrières raciales) qui interprète le rôle de Pompey dans le film de Ford récite le 1er amendement de la constitution des USA dans lequel il est spécifié que tous les hommes sont égaux. On était loin du compte. À l'époque pendant laquelle se déroule l'action du film (1900-1910), on est loin de l'égalité entre Noirs et Blancs ou bien, comme on le constate plus loin dans le film lors de la période de votation, entre hommes et femmes. Comme dirait George Orwell, "tous les humains sont égaux mais il y en a certains qui sont plus égaux que d'autres".

Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1962. Numéro 137. L'Amérique par excellence par Claude-Jean Philippe.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Visionné, la première fois, en 1970 à la télévision à Québec
Mon 64ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 18 janvier 2023