Film franco-algérien réalisé en 1969 par Constantin Costa-Gavras
Une équipe de production de rêve :
Avec Yves Montand, Irène Papas, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Charles Denner, François Perrier, Bernard Fresson, Pierre Dux, Magali Noël, Renato Salvatori, Marcel Bozzuffi.
Scénario : Jorge Semprun tiré du roman éponyme de Vassilis Vassilikos.
Caméra : Raoul Coutard
Musique : Mikis Theodorakis
Sujet : L'assassinat de Grigoris Lambrakis, député grec.
Grigoris Lambrakis (1913-1963), fut élu au parlement grec en 1961 sous une bannière de gauche. Il a été activement impliqué dans les mouvements pacifistes pour le désarmement nucléaire et pour le démantèlement des bases militaires américaines en Grèce. Sa vie fut souvent menacée à cause de ses déclarations pacifistes. Son assassinat et l'enquête qui s'ensuivit sont fidèlement racontés dans le roman de Vassilikos et le film de Costa-Gavras.
Pour. À l'époque, je n'ai eu aucun doute. Film politique majeur qui traite enfin des atteintes aux libertés fondamentales dans les régimes démocratiques. Ce film avait une valeur universelle; ce qui s'était passé en Grèce en 1963 lors de l'assassinat de Grigoris Lambrakis pouvait se passer dans une démocratie près de chez-nous et se passait régulièrement dans nombre de pays d'Amérique latine.
J'avais été secoué émotionnellement par ce film. Je me souviens que, pendant des jours, il fut au cœur de mes conversations et il participa à maintenir ma ferveur dans mes positions politiques : contre les Américains au Vietnam, contre l'impérialisme américain en Amérique latine, pour toutes les luttes syndicales, pour l'indépendance du Québec et, à la limite, pour les moyens violents d'y arriver.
Ce qui est agaçant également :
Son côté tape-à-l'oeil. Exemple : Perrin et sa superbe Nikon automatique, l'aura-t-on vu celle-là!!!, à croire que Nikon a commandité ce film. Champion du placement de produit.
Les "méchants" ont l'air de sortir d'une mauvaise bande dessinée : la scène de l'inculpation des militaires; la scène de l'hôpital où l'on voit un type, une jambe dans le plâtre, se baladant avec un gourdin pour assommer un pauvre type qui a un sac de glace sur la tête. Ces scènes hilares et grotesques sont à contretemps avec la gravité du sujet abordé. Je pourrais multiplier les exemples de ce type de scènes.
Mais basta la critique et passons à cette partie de mes messages qui me passionne plus, celle qui traite d'éléments réels liés à la fiction du film.
On retrouve dans le film le fameux symbole de la paix, le fameux "Peace" qui représentait la lutte pour le désarmement nucléaire. Il devint, par la suite, l'emblème de tout le mouvement de la contreculture de la fin des années 1960.Ce symbole a été élaboré en 1958 par Gerald Holtom, un designer britannique, suite à une commande du CND (Campaign for Nuclear Disarmament) et fut importé aux USA en 1960 par des membres du Student Peace Union qui avait assisté à des manifestations contre des sites nucléaires britanniques.
Le symbole est une combinaison des 2 signaux de sémaphores représentant les lettres N et D, abréviations de Nuclear Disarmament. La lettre N est formée en tenant deux drapeaux sous la forme d'un V inversé et la lettre D, en tenant un drapeau vers le haut et un drapeau vers le bas.
Ah oui! Z signifie "il est vivant" en grec ancien. Lors de la prise du pouvoir par la junte militaire en 1967, on a décrété l'interdiction de la lettre Z dans les lieux publics.
Critique. Cahiers du Cinéma. Mars 1969. Numéro 210. Le Pyrée pour un homme par Jean Narboni.
Avec Yves Montand, Irène Papas, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Charles Denner, François Perrier, Bernard Fresson, Pierre Dux, Magali Noël, Renato Salvatori, Marcel Bozzuffi.
Scénario : Jorge Semprun tiré du roman éponyme de Vassilis Vassilikos.
Caméra : Raoul Coutard
Musique : Mikis Theodorakis
Sujet : L'assassinat de Grigoris Lambrakis, député grec.
Grigoris Lambrakis (1913-1963), fut élu au parlement grec en 1961 sous une bannière de gauche. Il a été activement impliqué dans les mouvements pacifistes pour le désarmement nucléaire et pour le démantèlement des bases militaires américaines en Grèce. Sa vie fut souvent menacée à cause de ses déclarations pacifistes. Son assassinat et l'enquête qui s'ensuivit sont fidèlement racontés dans le roman de Vassilikos et le film de Costa-Gavras.
Grigoris Lambrakis, pendant une marche (de Marathon à Athènes) pour la paix, interdite par les autorités, un mois avant son assassinat le 22 mai 1963 à Salonique
Comment évaluer ce film? Ambivalence certaine.
Pour. À l'époque, je n'ai eu aucun doute. Film politique majeur qui traite enfin des atteintes aux libertés fondamentales dans les régimes démocratiques. Ce film avait une valeur universelle; ce qui s'était passé en Grèce en 1963 lors de l'assassinat de Grigoris Lambrakis pouvait se passer dans une démocratie près de chez-nous et se passait régulièrement dans nombre de pays d'Amérique latine.
J'avais été secoué émotionnellement par ce film. Je me souviens que, pendant des jours, il fut au cœur de mes conversations et il participa à maintenir ma ferveur dans mes positions politiques : contre les Américains au Vietnam, contre l'impérialisme américain en Amérique latine, pour toutes les luttes syndicales, pour l'indépendance du Québec et, à la limite, pour les moyens violents d'y arriver.
Troublant.
Pendant que je rédige ce message, j'apprends l'assassinat de l'ex-première ministre du Pakistan, Benazir Bhutto, dans des circonstances qui rappellent l'élimination de Grigoris Lambrakis; c'est-à-dire qu'elle a, probablement, été assassinée par un groupe d'extrême-droite (islamistes fondamentalistes) avec le soutien de certains éléments de l'armée pakistanaise.
Contre. Ce qui est agaçant dans ce film qui se veut politique c'est justement qu'il dépolitise cet assassinat en ne s'attardant qu'au strict déroulement de l'enquête judiciaire sans mise en contexte. Cet assassinat a eu des répercussions énormes sur la société civile mais le réalisateur décide d'ignorer tout cet aspect. Il préfère montrer l'histoire de la victoire éphémère des forces du bien (le jeune procureur,Trintignant, le journaliste, Perrin) contre les forces du mal (la police et les militaires).
Ce qui est agaçant également :
Son côté tape-à-l'oeil. Exemple : Perrin et sa superbe Nikon automatique, l'aura-t-on vu celle-là!!!, à croire que Nikon a commandité ce film. Champion du placement de produit.
Les "méchants" ont l'air de sortir d'une mauvaise bande dessinée : la scène de l'inculpation des militaires; la scène de l'hôpital où l'on voit un type, une jambe dans le plâtre, se baladant avec un gourdin pour assommer un pauvre type qui a un sac de glace sur la tête. Ces scènes hilares et grotesques sont à contretemps avec la gravité du sujet abordé. Je pourrais multiplier les exemples de ce type de scènes.
Mais basta la critique et passons à cette partie de mes messages qui me passionne plus, celle qui traite d'éléments réels liés à la fiction du film.
On retrouve dans le film le fameux symbole de la paix, le fameux "Peace" qui représentait la lutte pour le désarmement nucléaire. Il devint, par la suite, l'emblème de tout le mouvement de la contreculture de la fin des années 1960.Ce symbole a été élaboré en 1958 par Gerald Holtom, un designer britannique, suite à une commande du CND (Campaign for Nuclear Disarmament) et fut importé aux USA en 1960 par des membres du Student Peace Union qui avait assisté à des manifestations contre des sites nucléaires britanniques.
Le symbole est une combinaison des 2 signaux de sémaphores représentant les lettres N et D, abréviations de Nuclear Disarmament. La lettre N est formée en tenant deux drapeaux sous la forme d'un V inversé et la lettre D, en tenant un drapeau vers le haut et un drapeau vers le bas.
Citation tirée du film qui résume bien l'idéologie anti-américaine qui aura tant de belles années, décennies, devant elle. Le personnage joué par Charles Denner : "Il faut toujours s'en prendre aux Américains même quand on pense avoir tort; eux savent qu'on a raison".
Ah oui! Z signifie "il est vivant" en grec ancien. Lors de la prise du pouvoir par la junte militaire en 1967, on a décrété l'interdiction de la lettre Z dans les lieux publics.
Critique. Cahiers du Cinéma. Mars 1969. Numéro 210. Le Pyrée pour un homme par Jean Narboni.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Oscars 1970. Montage et meilleur film en langue étrangère.
Cannes 1969. Prix du jury et prix du meilleur acteur à Jean-Louis Trintignant
Visionné, la première fois, en janvier 1970 au cinéma Empire à Québec
Dans l'ambiance de Z. Grosse année qui se prépare pour le Québec: premiers élus indépendantistes au gouvernement du Québec en avril mais, surtout, la Crise d'Octobre : le FLQ frappe fort et le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau suspend certaines libertés civiles en votant la loi sur les mesures de guerre.
Visionné, la première fois, en janvier 1970 au cinéma Empire à Québec
Dans l'ambiance de Z. Grosse année qui se prépare pour le Québec: premiers élus indépendantistes au gouvernement du Québec en avril mais, surtout, la Crise d'Octobre : le FLQ frappe fort et le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau suspend certaines libertés civiles en votant la loi sur les mesures de guerre.
Pour moi, fin de ma carrière (2 ans!!, c'est pas sérieux!) d'enseignant au niveau Secondaire et retour aux études en licence de Géographie à l'université Laval de Québec.
Mon 65ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mon 65ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 18 janvier 2023