Avec Tippi Hedren, Rod Taylor, Jessica Tandy, Suzanne Pleshette, Veronica Cartwright.
"Spring Break" ou relâche scolaire au Québec.
Relâche de visionnement. Première fois depuis 18 mois que je ne fais aucun visionnement pendant quatre jours consécutifs.
Pendant que notre fille est dans un programme humanitaire au Salvador, Lu et moi décidons d'aller à la plage sur la côte du Maine, USA. Une grande première : marcher sur la plage pendant une tempête de neige avec en arrière-plan une mer démontée comme je n'en ai jamais vue de toute ma vie sur la côte atlantique. Week-end fort roboratif, les pieds sous la couette dans une chouette auberge, vin rouge, la mer en furie à 20 mètres et un gros bouquin sur le cinéma, quoi d'autre.
Je ne suis pas un fervent amateur de "making of". Jamais, je ne regarde ce type de production concernant les films actuels. Mais quand on les retrouve, sur DVD, en accompagnement de films classiques, je me fais un devoir de les visionner. Habituellement, je n'y trouve pas beaucoup d'intérêt sauf à évaluer l'outrage des ans sur le visage des grands acteurs du passé.
Bien, voilà, le "making of" de The Birds, intitulé About the Birds, est passionnant en ce qu'il nous dévoile l'immense travail technologique que cache l'utilisation de ces milliers d'oiseaux tout au long du film; ceci expliquant probablement la minceur de l'histoire sous-jacente et notre impatience, lors d'un second visionnement, envers l'historiette amoureuse entre la "blonde au visage d'acier" et le"grand brun".
Autre moment émouvant, revoir la belle Tippi Hedren, toujours aussi froide et blonde; probablement la plus belle femme de 70 ans, ever. À côté d'elle, Rod Taylor a plutôt l'air d'une vieille outre à vin.
Si vous jetez un coup d'oeil sur les crédits du générique de About the Birds, vous allez découvrir le nom du plus grand réalisateur de "making of". Laurent Bouzereau a écrit, réalisé et produit plus de 300 films documentaires sur des œuvres de cinéastes depuis qu'il a commencé cette carrière en 1995..
Le moment le plus effrayant n'est pas sur l'écran : à la fin du film, les membres de la famille quittent la maison et doivent se frayer un chemin parmi des milliers d'oiseaux apparemment calmes mais prêts à attaquer. C'est à ce moment-là, alors que tous les spectateurs sont tendus en attente d'un quelconque sursaut des oiseaux, qu'un spectateur dans la salle pousse un cri de corneille : grand moment de stupeur ponctué de multiples cris suivi d'un éclat de rire général; Hitch pousse alors un grand soupir de satisfaction.
Ma séquence préférée : celle de l'école. Mélanie Daniels (Hedren) est dans la cour de l'école attendant la petite Cathy (Cartwright) afin de la ramener à la maison dans ce contexte de début d'hystérie collective autour des attaques d'oiseaux. Pendant environ 2 minutes, elle attend nerveusement que les enfants finissent leur chanson qui marque la fin des classes. Pendant que Mélanie fume sa cigarette l'on voit, derrière elle, les oiseaux lentement se regrouper sur un appareil de gymnastique. L'on voit, mais elle ne voit pas le drame qui se prépare à son insu. Jusqu'au moment où, apercevant une corneille, elle la suit du regard jusqu'à l'appareil où elle constate l'immense attroupement d'oiseaux. Toute cette séquence est accompagnée de la répétition lancinante du même refrain de la chanson enfantine. Un chef-d'œuvre dans l'horreur.
C'est amusant de voir, sur YouTube, la réaction des gens par rapport au film de Hitchcock. Une immense colère face à cette absence d'explication de l'attaque des oiseaux. 45 ans plus tard, Hitch fait encore des ravages.
Une des fins envisagées : montrer le Golden Bridge de San Francisco couvert d'oiseaux.
Lecture cinéphilique recommandée
Entretien de François Truffaut avec Alfred Hitchcok à propos de Birds reproduit dans un des plus célèbres livres publiés sur le cinéma : Hitchcock/Truffaut, Gallimard, 2000.
Encore mieux : vous pouvez écouter les 22 bobines sur lesquelles se trouve l'entretien en vous rendant sur le site de trombonheur
Critique : Cahiers du Cinéma. Octobre 1963. Numéro 148. Franchi le pont par Jean-André Fieschi.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Cahiers du Cinéma : Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1963
Visionné, la première fois, le 6 juillet 1971 au cinéma de l'Université Laval à Québec
Un été passé enfermé dans les salles de cours pour poursuivre mon baccalauréat en Géographie et dans la cinémathèque de l'Université Laval pour visionner les grands classiques du cinéma muet. Tout à fait excitant, non? ....Ah bon!
Post-scriptum qui n'a rien à voir (clin d'oeil à Delfeil de Ton du Nouvel Observateur) : En ce 6 juillet 1971, décès de Louis Armstrong.
Mon 76ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 20 janvier 2023