1001 films de Schneider : The Lady from Shanghai
La Femme de Shanghai
La Femme de Shanghai
Film américain réalisé en 1947 par Orson Welles
Avec Rita Hayworth, Orson Welles, Everett Sloane, Glenn Anders
L'histoire ? Mais on s'en fout.
Elle est complètement tordue. Un vrai labyrinthe. De retournement en retournement, on ne s'y retrouve plus. On jette la serviette, carrément. J'ai même l'impression que Welles, lui-même, à un certain moment, y perd tout intérêt.
L'histoire ? Mais on s'en fout.
Elle est complètement tordue. Un vrai labyrinthe. De retournement en retournement, on ne s'y retrouve plus. On jette la serviette, carrément. J'ai même l'impression que Welles, lui-même, à un certain moment, y perd tout intérêt.
À classer avec The Big Sleep de Howard Hawks, dans la catégorie des films noirs au scénario complexe, à la limite de l'entendement. Dans The Big Sleep, même le scénariste ne pouvait expliquer au réalisateur où était passé un tel personnage à la fin du film, alors vous imaginez les pauvres spectateurs. Mais, en fait, ces derniers n'en avaient rien à faire de l'intrigue parce que ce qui les avaient attirés vers ce film c'était le couple vedette de l'heure, Humphrey Bogart et Lauren Bacall.
Moi, je vous suggère, lorsque vous visionnerez ce film de ne pas trop prêter attention au déroulement de l'intrigue, sans intérêt de toute manière, et de concentrer votre attention sur les aspects qu'on néglige habituellement dans ce type de film : le regard des personnages, la photographie (cadrage et raccords), les lieux de l'action, les éléments qui parasitent l'histoire (par exemple, lors du procès, éternuements, ricanements, etc.).
Le film noir : genre cinématographique
Une expression née en 1946 dans un article du critique français Nino Frank dans lequel il regroupe sous cette appellation cinq films qui viennent de sortir sur les écrans parisiens après la Libération - The Maltese Falcon (1941), Murder, My Sweet (1944), Double Indemnity (1944), Laura (1944) et The Lost Weekend (1945). C'est ainsi qu'il qualifie ce nouveau type de film policier.
Les éléments constituants du film noir : scénario complexe dont la fin est obligatoirement tragique; une femme fatale (habituellement blonde et "gorgeous") qui manipule tout le monde; un bon gars (le détective), un tas de méchants (les arnaqueurs, les avocats, etc); tout ça baigne dans la corruption, le chantage; une esthétique particulière : beaucoup de scènes de nuit dans des environnements urbains glauques, des noirs et blancs fortement contrastés, des angles de prises de vue bizarres, des ombres qui vous terrorisent.
Welles fait prendre l'air au film noir. The Lady of Shanghai a tous les attributs du film noir sauf pour l'environnement. À l'exception de la première séquence dans Central Park la nuit et la fin du film dans l'univers claustrophobique de la salle des miroirs (une des séquences les plus mémorables de l'histoire du cinéma, juste après la douche dans Psycho de Hitchcock), presque toute l'histoire se déroule en plein air.
Les éléments constituants du film noir : scénario complexe dont la fin est obligatoirement tragique; une femme fatale (habituellement blonde et "gorgeous") qui manipule tout le monde; un bon gars (le détective), un tas de méchants (les arnaqueurs, les avocats, etc); tout ça baigne dans la corruption, le chantage; une esthétique particulière : beaucoup de scènes de nuit dans des environnements urbains glauques, des noirs et blancs fortement contrastés, des angles de prises de vue bizarres, des ombres qui vous terrorisent.
Welles fait prendre l'air au film noir. The Lady of Shanghai a tous les attributs du film noir sauf pour l'environnement. À l'exception de la première séquence dans Central Park la nuit et la fin du film dans l'univers claustrophobique de la salle des miroirs (une des séquences les plus mémorables de l'histoire du cinéma, juste après la douche dans Psycho de Hitchcock), presque toute l'histoire se déroule en plein air.
Alors beaucoup d'extérieurs
1. Rita Hayworth se faisant bronzer, étendue, sur des rochers. Pas film noir, du tout.
2. Les falaises d'Acapulco vues en plongée. On est loin des bas-fonds de New York.
2. Les falaises d'Acapulco vues en plongée. On est loin des bas-fonds de New York.
Et cette séquence à couper le souffle lorsqu'un personnage, en pleine dépression, après avoir évoqué la fin prochaine du monde à cause de la prolifération de l'armement nucléaire, nous donne l'impression de sauter en bas de la falaise. Tout surpris de voir réapparaître le type en question dans une séquence ultérieure, il faut retourner en arrière pour voir la subtilité du jeu de la caméra qui nous a induit en erreur.
3. La partouze sur la plage mexicaine.
4. Les fameuses rues en pente de San Francisco. Dans un flash-forward de notre cru, on peut presque voir Sharon Stone, dévalant les rues de Frisco dans Basic Instinct.
Sujet à développer :
Michael O'Hara, le personnage joué par Orson Welles : "You can't escape it or fight it. Get along with it." Synthétiser en une phrase, la théorie de Henri Laborit : quand on ne peut s'échapper d'une situation insoutenable ou la combattre efficacement, l'anxiété devient reine. Belle illustration de cette théorie dans le film d'Alain Resnais, Mon oncle d'Amérique
Visionné, la première fois, le 14 mars 1976 à la télévision à Montréal
Visionné, la première fois, le 14 mars 1976 à la télévision à Montréal
Visionné le même jour, au cinéma Outremont, le film de Claude Jutra, Pour le meilleur et pour le pire. Claude Jutra, un des cinq cinéastes au panthéon du cinéma québécois, avec Pierre Perreault, Jean-Pierre Lefevre, Denys Arcand; le 5ème vous appartient.
Mon 122ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
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Mis à jour le 1er février 2023