1001 films de Schneider : Psycho
Film américain réalisé en 1960 par Alfred Hitchcock
Avec Anthony Perkins, Janet Leigh, Vera Miles, John Gavin, Martin Balsam
Point de vue un peu iconoclaste et outrageant pour l'œuvre de Hitchcock.
Attention, on coupe
(Oui, je sais, vous regardez l'affiche à droite, et vous vous dites qu'il y a sûrement une erreur graphique. On a planté le buste de Marilyn sur la poitrine de la petite Janet; mais c'est bien pour marquer que ce film est aussi une histoire de soutifs - blancs, noirs - et de voyeurisme.)
The End
On aurait pu arrêter le film sur cette image fulgurante, juste après l'assassinat de Marion Crane (Janet Leigh).
Imaginez, un film d'une durée de 45 minutes et, en plus, qui nous laisse complètement dans le cirage quant aux motifs du meurtrier! (quoique le dialogue entre Marion et Norman Bates allumait tous les marqueurs de la psychopathologie). Il n'en faut pas plus, habituellement, pour faire un film-culte.
Mais le pauvre Hitchcock aurait été expédié pieds et poings liés outre-atlantique par son producteur hollywoodien.
Tout le reste, l'enquête et le "si on retournait sur les lieux du crime pour se donner des frissons", c'est la concession (excusez M. Hitch.) à Hollywood et au grand public. Admettons que cette 2ème partie nous relance dans un deuxième film avec de nouveaux personnages : mais film beaucoup moins intéressant si l'on excepte le magnifique plan de la chute du détective dans l'escalier après avoir été poignardé par Norman Mamie Bates. Film dont le final est affreux. Avait-on vraiment besoin de cette séquence de psycho-blabla?
Faites un essai : Visionnez les 45 premières minutes du film jusqu'au plan de l'œil, puis éteignez et allez prendre votre douche. Je vous garantis que vous allez siffler ou chantonner dans la douche - d'où l'expression "siffler en traversant un cimetière".
En pensant à Kieslowski, on pourrait intituler ce nouveau film amputé de sa deuxième partie : A Short Film About Killing.
Un marketing du tonnerre!
Hitchcock avait demandé aux gérants des cinémas de ne laisser entrer personne après le début du film. Tout le monde joua le jeu. Ce fut suffisant pour jeter des queues interminables aux portes de tous les cinémas des USA pendant des semaines. Réussite totale au box-office même si les critiques ont boudé le film. On a dit que les critiques avaient gardé rancune à Hitchcock d'avoir annuler les projections de presse et de les avoir obligé à découvrir le film en même temps que le public.
En voyant cette annonce, je ne pouvais pas m'empêcher de penser au livre d'un mes auteurs humoristiques préférés, Bill Bryson - The Lost Continent: Travels in Small-Town America - traduit en français sous le titre Motel Blues (1989). À lire absolument en anglais, si possible. C'est la chronique d'un itinéraire improvisé à travers l'Amérique profonde des années 1980. Dans sa bagnole, l'auteur court les routes d'arrière-pays; parcours balisé de motels plus pourris les uns que les autres.
Un autre livre du même Bryson, aussi délirant et passionnant pour un amateur de randonnée en montagne comme moi, A Walk in the Woods, qui raconte sa tentative avortée de parcourir l'Appalachian Trail - sentier pédestre de plus de 3400 kilomètres qui part de la Georgie et se termine au nord du Maine en suivant les sommets des Appalaches.
Curiosité : Gus Van Sant a fait un remake en couleur shot-by-shot de Psycho en 1998. Je ne l'ai pas encore vu mais il semble que Van Sant a reproduit à l'identique le film original (mêmes cadrages, mêmes angles de prises de vue, mêmes dialogues, même musique). La critique est, par contre, dévastatrice. Évaluation IMDB : 4,6 sur 10.
Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1960. Numéro 113. Psychanalyse de Psycho par Robin Wood. Novembre 1966. Numéro 184. Le Cinéma selon Alfred Hitchcock par François Truffaut.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Cahiers du Cinéma : Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1960
1961. Aucun Oscar et aucune nomination pour Psycho. L'Académie est passé complètement à côté de ce chef-d'œuvre, à preuve la liste des nominés et du gagnant du meilleur film de l'année 1960 :
The Apartment - Billy Wilder, gagnant
The Alamo - John Wayne
Elmer Gantry - Bernard Smith
Sons and Lovers - Jerry Wald
The Sundowners - Fred Zinnemann
O.K. pour The Apartment, mais pour le reste, ça vaut pas de la roupie de sansonnet (ça faisait longtemps que je voulais la placer celle-là; en souvenir du gros Georges !)
Visionné, la première fois, le 2 avril 1976 à la télévision à Montréal
1961. Aucun Oscar et aucune nomination pour Psycho. L'Académie est passé complètement à côté de ce chef-d'œuvre, à preuve la liste des nominés et du gagnant du meilleur film de l'année 1960 :
The Apartment - Billy Wilder, gagnant
The Alamo - John Wayne
Elmer Gantry - Bernard Smith
Sons and Lovers - Jerry Wald
The Sundowners - Fred Zinnemann
O.K. pour The Apartment, mais pour le reste, ça vaut pas de la roupie de sansonnet (ça faisait longtemps que je voulais la placer celle-là; en souvenir du gros Georges !)
Visionné, la première fois, le 2 avril 1976 à la télévision à Montréal
Mon 124ième film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 3 février 2023