Film italien réalisé en 1972 par Bernardo Bertolucci
Avec Marlon Brando, Maria Schneider, Jean-Pierre Léaud, Catherine Allégret, Catherine Breillat
J'avais commencé à lire, il y a plus de dix ans, "la biographie non autorisée" de Marlon Brando par Peter Manso. Je n'ai jamais complété cette lecture, bloquée à l'année 1965, à peine la moitié de la brique parcourue - vaincu par l'énorme champ de batailles parsemé de cadavres que constitue la vie privée de Brando. Mais je suis demeuré convaincu, depuis cette lecture et le visionnement de presque tous ses films, que Brando est peut-être le plus grand acteur de toute l'histoire du cinéma et ce n'est sûrement pas Le dernier tango à Paris qui remettra en question cette opinion.
J'ai replongé dans le livre de Manso au chapitre traitant du Dernier tango à Paris pour y découvrir que Brando y donne la plus intimiste performance de toute sa carrière. Brando ne compose plus. Le film, en fait, par l'entremise d'un Bertolucci toutes voiles psychanalytiques dehors, nous présente un Brando plongeant dans les douleurs de son enfance et de sa vie dissolue pour nous présenter un personnage aux limites de la décompensation psychotique.
Trop de choses à dire sur ce film. Et comme je déteste lire les blogs qui sont trop longs, je ne vais quand même pas tomber dans ce piège. Je suis abonné à plein de blogs que je lis rarement, finalement. Je les trouve toujours trop longs et plutôt que de n'en lire qu'une partie, je ne les consulte presque plus. Ils sont là, poussés par Netvibes sur ma page d'accueil, abandonnés à leur sort.
Il faut voir ce film pour Brando - le reste, les autres, qu'accessoires.
Premier plan inoubliable : Brando, de dos, les mains sur les oreilles, hurlant à la mort au passage du métro aérien. Tout l'abime du film dans ce cri primal.
Une énigme demeure : Mais qu'est donc venu faire cette fille (presque une gamine) de 19 ans au visage poupin, Maria Schneider , sans expérience, dans une telle partition cinématographique. Il fallait l'innocence et l'imprudence de son âge pour aller se jeter en pâture au pied du monstre sacré du cinéma. Elle en sortira éclopée pour la vie tant au niveau personnel qu'au niveau de sa carrière. Qui eût cru qu'après un tel rôle, sa carrière ne réussirait jamais à prendre son envol. Marquée à jamais, Maria.
Pourquoi Antoine Doinel (personnage interprété par Jean-Pierre Léaud dans les films de Truffaut) dans cette histoire? Imbuvables toutes ces séquences, en mode mineur, nous présentant le déroulement d'un tournage étudiant. Allez, tout ça dans la corbeille de la salle de montage. Léaud, que j'ai tant aimé au temps de ma jeunesse cinéphilique, pas capable de le voir dans ce film. Un freluquet à côté de Brando. On dit qu'il était tellement impressionné par Brando qu'il aurait demandé à Bertolucci de tourner ses scènes les jours où Brando était absent du tournage.
Avril 1976. J'étais vraiment téméraire ou inconscient (mettons inconscient) d'aller voir ce film (un sommet du machisme masculin mais aussi de la détresse individuelle) au temps du féminisme rugissant avec ma conjointe d'alors qui était une pasionaria de la lutte des femmes. Je vous dis pas le séisme qui s'ensuivit.
Probablement, le seul texte sur Le dernier tango à Paris dans lequel il n'est pas question de produits laitiers....
Visionné, la première fois, le 4 avril 1976 au cinéma Outremont à Montréal
Mon 125ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Visionné, la première fois, le 4 avril 1976 au cinéma Outremont à Montréal
Mon 125ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 4 février 2023