1001 films de Schneider : A Woman Under the Influence
Une Femme sous influence
Film américain réalisé en 1974 par John Cassavetes
Avec Gena Rowlands, Peter Falk, Lady Rowlands, Katherine Cassavetes.
Titre sous-jacent :
La folie en tant que mode de gestion de la violence conjugale.
Allez, un peu de psychologie-maison pour sortir d'une première impression que j'estime fausse.
Pour moi, il est évident que la personne la plus dysfonctionnelle de ce couple n'est pas celle qui porte le symptôme. Cette folie apparente de l'épouse n'est là que pour canaliser la violence refoulée du mari qui trouve ainsi un exutoire socialement acceptable. En effet, quel mari pourrait supporter calmement un tel désordre émotionnel chez sa femme - d'où la compassion qu'il attire de la part de ses partenaires de travail et des spectateurs (et de la plupart des critiques de cinéma) mais pas de la famille immédiate qui a une vision plus juste et plus nuancée du drame familial.
Les accès colériques et, quelquefois, très violents du mari ne sont pas le fait d'un homme déboussolé par la folie de sa femme. Il faut inverser la relation causale. C'est la folie de la femme qui est la conséquence de la violence potentielle du mari. C'est sa façon de survivre dans ce couple. C'est un classique de la violence conjugale.
Cette phrase du mari, venue de nulle part, est lourde de sens :
" Ma femme n'est pas cinglée. D'accord, elle pourrait se jeter sous une voiture ou mettre le feu à la maison mais elle n'est pas cinglée ". En fait, le mari parle de lui-même parce que l'on voit bien que ces comportements ne font pas partie de la folie de sa femme mais de la sienne propre - folie potentiellement violente (voir la dernière séquence du film).
Je sais, je n'ai vu nulle part une telle analyse. Mais je persiste quand même.
Avec Cassavetes, on est à des années-lumière de Hollywood. Son œuvre, qui commence au début des années 60, est à mettre en parallèle avec la production de la Nouvelle vague. On sort des studios et des scénarios taillés au couteau pour investir les personnages, donner de la place à l'intimité et mettre la caméra en liberté.
Cassavetes, le plus français des réalisateurs américains, ne serait-ce que par son habileté à gérer les scènes de table : le petit déjeuner au spaghetti est une œuvre d'anthologie.
Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1977. Numéro 273. Par Pierre Rottenberg
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Visionné, la première fois, le 14 mai 1976 au cinéma Élysée à Montréal
Je venais d'emménager (le 1er mai) dans un appartement de la rue Bourbonnière à Montréal (mon 8ème déménagement en 7 ans) où je verrai, à la télé, les Jeux olympiques de Montréal sans mettre les pieds au stade qui est à 500 mètres de chez-moi. C'était une décision politique : boycotter les jeux du maire Drapeau, le "roi" de Montréal depuis 16 ans et boycotter un stade qui nous coutera finalement 1,2 milliard de dollars : quelles aberrations ! - le stade et me priver de participer à la fête olympique.
Huit déménagements en 7 ans et un objet fidèle à travers toutes ses pérégrinations - ma boite de fiches de cinéma qui allait aboutir dans ce site, 30 ans plus tard.
Mon 127ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Huit déménagements en 7 ans et un objet fidèle à travers toutes ses pérégrinations - ma boite de fiches de cinéma qui allait aboutir dans ce site, 30 ans plus tard.
Mon 127ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 5 décembre 2022