1001 films de Schneider : Faustrecht der Freiheit
Fox et ses amis. Le droit du plus fort.
Avec Rainer Werner Fassbinder (Fox) , Peter Chatel, Karlheinz Böhm, Harry Baer, Ingrid Caven.
Lutte des classes 101.
Que l'histoire se déroule dans la communauté gaie de Munich n'est qu'accessoire. Ce qui, d'ailleurs, attira les foudres de la dite communauté sur le jeune réalisateur allemand.
En effet, pas de combat pour les droits des homosexuels, ni apologie de leur mode de vie, ce film présente un conflit entre des représentants de deux classes sociales différentes, leur orientation sexuelle n'étant à aucun moment un élément important de la problématique. En faisant l'impasse sur la difficulté d'intégration des gais dans la société, Fassbinder ne rendait pas un très bon service à la lutte des homosexuels pour la reconnaissance de leurs droits - d'où les foudres qu'il s'attira.
Hormis quelques scènes de nudité intégrale qui m'avaient ému à l'époque, on oublie rapidement que toute cette histoire se passe dans un milieu homosexuel. Jamais, l'orientation sexuelle des personnages ne semble poser problème - par exemple, les parents des deux protagonistes n'y trouvent rien à redire. Il semblerait, en regardant ce film, que la société civile de l'Allemagne de 1975 était complètement ouverte à l'expression de la diversité sexuelle, ce qui n'était certainement pas le cas.
Merci de nous enseigner que les gais sont tout à fait comme les straights quant à leur comportement en société. L'orientation sexuelle n'a aucun incident sur la gestion de la relation des classes, sur l'exploitation de l'homme par l'homme, sur l'incapacité à gérer adéquatement le pouvoir. Alors, ne pas se cacher derrière une fausse apparence d'ouverture à l'autre parce que notre pratique sexuelle n'est pas celle de la majorité. Le substantif "straight" (conservateur, réactionnaire, esprit obtus) transcende tous les groupes sociaux, gais inclus.
À mettre dans le même bain que cette bluette qui date des années 1970 qui essaie de nous faire croire que le monde serait meilleur s'il était dirigé par des femmes. Le monde est tel parce qu'il y a diversité de valeurs, d'intérêts et d'opinions plus pas mal d'autres choses. Il n'y a pas une telle chose que la femme une et universelle dispensatrice d'amour et de paix.
Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1976. Numéro 262. Par Serge Le Péron
Visionné, la première fois, le 26 mai 1976 au cinéma St-Denis à Montréal
Mon premier film à thématique gai depuis... Blanche-Neige et les sept nains.
Mon premier film à thématique gai depuis... Blanche-Neige et les sept nains.
Mon 130ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 28 décembre 2022