1001 films de Schneider : Foolish Wives
Folies de femmes
Avec Erich von Stroheim (Count Wladislaw Sergius Karamzin), Miss DuPont, Rudolph Christians, Maude George, Mae Busch, Dale Fuller
D'abord, savoir que le film que l'on peut visionner (2,25 heures - déjà mieux que les 85 minutes de la version décrite dans Schneider) n'est qu'une version écourtée, charcutée (à l'encontre de la volonté de Stroheim), d'une œuvre qui devait durer 8 heures. Ce film n'existe plus; nous n'avons plus qu'un montage très imparfait de différentes séquences fait sans l'autorisation du réalisateur.
Malgré tout le dépeçage opéré par les producteurs, les distributeurs et les propriétaires de salles, Folies de femmes demeure l'un des monuments du cinéma muet. J'ai été carrément estomaqué par le défi aux normes morales de l'époque porté par ce film. Violence, voyeurisme, fétichisme, viol, abus de toutes sortes ne sont pas des thèmes que l'on associe habituellement au cinéma muet du début des années 20. En ce sens, Folies de femmes est carrément à l'avant-garde.
Énigme : Pourquoi l'interprétation toute en retenue des acteurs de ce film n'a pas fait école ?
Pourquoi les jeux de face et le grimaçage pour exprimer les émotions ont-ils continués à empoisonner l'interprétation des personnages même après l'invention du parlant ? (Pensons à Emil Jannings dans L'ange bleu).
D'abord, savoir que le film que l'on peut visionner (2,25 heures - déjà mieux que les 85 minutes de la version décrite dans Schneider) n'est qu'une version écourtée, charcutée (à l'encontre de la volonté de Stroheim), d'une œuvre qui devait durer 8 heures. Ce film n'existe plus; nous n'avons plus qu'un montage très imparfait de différentes séquences fait sans l'autorisation du réalisateur.
Malgré tout le dépeçage opéré par les producteurs, les distributeurs et les propriétaires de salles, Folies de femmes demeure l'un des monuments du cinéma muet. J'ai été carrément estomaqué par le défi aux normes morales de l'époque porté par ce film. Violence, voyeurisme, fétichisme, viol, abus de toutes sortes ne sont pas des thèmes que l'on associe habituellement au cinéma muet du début des années 20. En ce sens, Folies de femmes est carrément à l'avant-garde.
Énigme : Pourquoi l'interprétation toute en retenue des acteurs de ce film n'a pas fait école ?
Pourquoi les jeux de face et le grimaçage pour exprimer les émotions ont-ils continués à empoisonner l'interprétation des personnages même après l'invention du parlant ? (Pensons à Emil Jannings dans L'ange bleu).
"L'homme qu'on aime détester" (tel est l'attribut que Stroheim s'est vu attribuer au cours de sa carrière d'acteur) dans une de ses plus grandes performances de "gros méchant".
Dans ce film, Stroheim atteint un sommet dans l'art de faire détester un personnage créant ainsi le modèle absolu du vilain, de l'homme à abattre.
J'imagine la terrible jouissance des spectateurs lorsqu'ils ont découvert, à la fin du film, la destinée du Comte Karamzin. La haine de ce personnage a du être renforcée par le fait que les spectateurs ne pouvaient aucunement s'y identifier - un aristocrate russe étant à des années-lumière des classes populaires américaines des années 1920.
Le lendemain des premières projections : chute dramatique de la vente de monocles et de porte-cigarettes, à jamais associés au mépris de classe comme le cigare a longtemps été associé aux "gros méchants capitalistes" - perception que même les cigares de Fidel ne parviendront pas à renverser.
Visionné, la première fois, le 13 octobre 1976 à la télévision à Montréal
Mon 139ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 29 décembre 2022