Les lumières de la ville
Film américain réalisé en 1931 par Charles Chaplin
Avec Charles Chaplin, Harry Myers, Virginia Cherrill
Charlot fait de la résistance.
Quatre ans après la sortie du Jazz Singer d'Alan Crosland, on aurait dû s'attendre à un Charlot parlant mais il n'était pas question que ce personnage universel devienne tout à coup anglophone. Quel choc s'eut été. Il était décidé que Charlot ne parlerait jamais - plutôt le faire disparaître que de céder à l'impératif de la technologie du parlant.
Mais Chaplin ne pouvait pas s'empêcher de faire un pied-de-nez au cinéma parlant. La seule concession qu'il fait au parlant se trouve dans la première séquence du film dans laquelle les personnages (en fait, Chaplin lui-même) parlent à travers un gazou.
Un des beaux mélodrames de l'histoire du cinéma. Préparez vos mouchoirs. La première fois que j'ai vu ce film, ce fut un droit au cœur. Il faut dire que j'ai la larme facile au cinéma - des deuils de l'enfance non complétés ? C'est ce qu'on dit et j'aime bien cette explication. On a tous un enfant blessé qui dort au chaud quelque part au fond de nous.
Je dois vous faire partager cette expérience vécue par le critique de cinéma américain Roger Ebert au festival de Venise en 1972 :
"One night the Piazza San Marco was darkened, and City Lights was shown on a vast screen. When the flower girl recognized the Tramp, I heard much snuffling and blowing of noses around me; there wasn't a dry eye in the piazza. Then complete darkness fell, and a spotlight singled out a balcony overlooking the square. Charlie Chaplin walked forward, and bowed". Quel moment unique : le vagabond sur la place des Doges. J'aurais préféré être là plutôt qu'à Woodstock où je n'étais pas non plus.
D'après James Agee, romancier américain gagnant d'un prix Pulitzer, la séquence finale de la rencontre entre le vagabond et la fleuriste (pastichée par Giulietta Masina dans les Nuits de Cabiria de Fellini et par Woody Allen dans Manhattan) serait "the greatest piece of acting and the highest moment in movies.” Bon, un peu exagéré mais, par ailleurs, il est vrai que c'est une séquence très émouvante.
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Critique. Cahiers du Cinéma. Septembre 1951. Numéro 5. Un Premier amour par J. J. Richer
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Visionné, la première fois, le 2 mars 1978 à la télévision à Montréal
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Mis à jour le 29 décembre 2022