02 mars 2010

163. Cocteau : La belle et la bête

1001 films de Schneider : La belle et la bête


Film français réalisé en 1946 par Jean Cocteau
Avec Jean Marais, Josette Day, Michel Auclair, Mila Parély, Nane Germon

Jean Cocteau, le prince.
J'ai voué un culte fou à Jean Cocteau au cours de ma vingtaine. Déjà la manie des intégrales était en marche, alors j'ai tout lu Cocteau. Le refus inconscient de quitter mon enfance était possiblement le fil rouge (terme psychanalytique; ça tombe bien, ce film est inondé par la symbolique freudienne) de cette passion. En tout cas, c'est ce qui nous touche chez Cocteau - l'enfance à jamais. Ah mourir noyée dans la fontaine de jouvence !

Quel beau film ! Je m'attendais (je ne me rappelais plus de ce film que ma mémoire confondait constamment avec Peau d'âne de Jacques Demy) à une fantasmagorie en noir et blanc truffé de trucs onirico-surréalistes alors qu'on se retrouve devant un chef-d'œuvre du cinéma fantastique.

Totalement emballé par la caméra d'Henri Alekan, un des plus grands opérateurs français avec Raoul Coutard.

Un conte pour enfants ? Surtout pas. La charge érotique de ce film les laissera de glace alors que nous ferons le décompte des symboles sexuels.

La transformation de la Bête en Prince charmant est décevante. On est immédiatement en deuil de la Bête. Le prince de pacotille ne fait carrément pas le poids. En y regardant bien, la Belle semble du même avis. 

On aurait le goût de dire comme Greta Garbo après avoir visionné le film : "Rendez-nous notre Bête".

Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1964. Numéro 162. Par Michel Mardore
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Visionné, la première fois, en 1978 à la télévision
Mon 163ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 30 décembre 2022