1001 films de Schneider : Singin' in the Rain
Chantons sous la pluie
Avec Gene Kelly, Donald O'Connor, Debbie Reynolds, Jean Hagen, Cyd Charisse
Soyons un peu iconoclaste.
Soyons un peu iconoclaste.
Le douzième meilleur film du 20ème siècle ? Alors là, pas d'accord. Je ne suis même pas certain que je le classerais parmi les 50 premiers.
Beaucoup de scènes musicales dont on avait déjà vu l'équivalent dans des comédies musicales tournées dans les années 1930 ; je pense, entre autres, aux films de Lloyd Bacon : 42nd Street et Footlight Parade. Sauf, évidemment, les deux pièces les plus célèbres du répertoire de la comédie musicale, la danse sous la pluie de Gene Kelly et celle de Donald O'Connor,"Make 'em Laugh'', une impressionnante performance de danse acrobatique qui me ravit à chaque visionnement.
Quand j'étais jeune, je détestais ce type de film. Les Fred Astaire, Gene Kelly et consorts me tombaient royalement sur les nerfs avec leurs steppettes sur de la musique édulcorée aux paroles insipides et insignifiantes.
Longtemps, je n'ai aimé qu'un seul film musical, et non ! ce n'était pas The Sound of Music que j'ai toujours eu de la difficulté à aimer mais plutôt, West Side Story. Enfin, on sortait de la comédie musicale traditionnelle héritée de l'âge d'or des années 1930. Il fallait Leonard Bernstein (musique) et Jerome Robbins (chorégraphie) pour remettre en question les vieilles lunes.
Aujourd'hui, l'âge affaiblissant l'armure, j'ai du plaisir à voir les anciennes comédies musicales dont la plupart m'étaient inconnues avant de commencer cette expédition au cœur des 1001 films.
Un peu de fantaisie.
J'ai ma propre interprétation du titre de ce film. Singing in the Rain convoque l'Amérique à s'amuser pendant une des périodes les plus tendues de la la Guerre froide. Rain, évidemment, est une métaphore pour retombées nucléaires. Alors, chers concitoyens, glissez la tête sous le tapis et faites des galipettes pendant qu'Armageddon se prépare. Dylan n'a-t-il pas utilisé cette métaphore dans sa chanson épique A Hard Rain's A-Gonna Fall, écrite pendant la Crise des missiles de Cuba en 1962 ?
Probablement la plus belle interprétation de cette chanson par Dylan à Nara au Japon, le 22 mai 1994, avec orchestre symphonique.
Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1953. Numéro 28. Que ma joie demeure par Claude Chabrol
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Oscars 1953. Même pas en nomination pour le meilleur film ni dans aucune catégorie importante. Surprenant.
Visionné, la première fois, le 13 février 1983 à la télévision à Montréal
En pleine grève de la fonction publique qui se terminera après 22 jours par la loi 111 nous forçant à retourner au travail. Le pire échec syndical vécu de toute ma carrière de professeur et tout ça sous le gouvernement du Parti Québécois que 70% des syndiqués avaient reconduit au pouvoir deux années auparavant. On peut dater de cette grève le début de la dégradation irrémédiable de la force syndicale québécoise. Aujourd'hui, les syndicats ne sont plus qu'un groupe de pression parmi tant d'autres. Quand je vois la mobilisation vigoureuse des Français pour des luttes sociales légitimes, je me noie dans la nostalgie.
Mon 188ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 11 mars 2023