13 février 2012

219. Stone : Salvador

1001 films de Schneider : Salvador


Film américain réalisé en 1985 par Oliver Stone
Avec James Woods, James Belushi, John Savage, Elpidia Carrillo

Salvador 1980. Une guerre civile sale, comme il y en a eu tellement en Amérique latine dans les années 70 et 80, fait rage. Un groupe de rebelles essaie de renverser un gouvernement militaire appuyé par les USA, tout ça dans le déni médiatique mondialisé.

C'est le stéréotype des luttes armées dans les pays sous-développés, terrain d'affrontement des deux protagonistes de la guerre froide. Le mécontentement populaire (à juste titre comme il est interdit d'en douter) canalisé par des groupes de gauche plus ou moins instrumentalisés par des régimes communistes (soviétique, chinois ou cubain) qui affrontent les forces gouvernementales plus souvent qu'autrement dictatoriales appuyées par les USA dont l'objectif numéro un est de s'opposer à tout prix (beaucoup de pertes humaines) à l'émergence d'un nouveau Cuba.

Voilà, en résumé un peu boiteux, 40 ans de guerres civiles dans les pays d'Amérique latine.

Retour au film : Un journaliste (James Wood), un Américain comme on aime les détester, patauge dans ce conflit, déchiré entre la recherche de matériel sensationnel pour illustrer l'horreur de cette guerre (pour se faire plein de pognon) et la protection de sa petite famille salvadorienne.

Ça m'agace ce choix de mettre un égomaniaque narcissique dans cette histoire terrible qui méritait une approche plus sensible et plus en profondeur. Mais c'est le choix d'Oliver Stone et il réussit à nous embarquer dans la dérive du journaliste et de son compère ex-disc-jockey (James Belushi) et à rendre intéressants leur parcours parsemé d'alcool, de drogues et de femmes.

Deux moments touchants :
1. La mise en scène de l'assassinat de monseigneur Romero, le défenseur des droits de l'homme et des paysans. 
2. La mise en scène du viol et de l'assassinat de quatre religieuses le 2 décembre 1980 qui alerta les médias américains sur le rôle joué par leur gouvernement dans cette sale guerre. Cette séquence s'inscrit comme un coup de tonnerre dans la trame plutôt ludique de ce film. On reste sur le choc et j'ai eu un peu de difficulté à revenir à la trame du film que je trouvais plutôt "Tintin fait du reportage".

Maura Clarke                      Ita Ford                            Dorothy Kazel                    Jean Donovan        


Visionné, la première fois, le 10 avril 1987 (Jean Donovan aurait eu 34 ans) au cinéma Outremont à Montréal
Mon 219ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 25 mars 2023