1001 films de Schneider : Pretty Woman
Une jolie femme
Dans la mythologie grecque, Pygmalion, c'est ce sculpteur chypriote, voué au célibat, qui sculpte une femme, Galatée, dont il tombe amoureux.
Transposé dans notre monde, c'est l'homme riche ou intellectuel qui tombe amoureux d'une jeune femme pauvre économiquement ou culturellement et dont la tâche est de l'élever à son niveau.
George Bernard Shaw a traité de ce thème dans sa pièce de théâtre, Pygmalion, créée en 1912. Le propos est une gageure prise entre deux gentlemen sur la capacité de faire une lady d'une pauvre vendeuse de fleurs.
Depuis Shaw, une pléthore de Pygmalion au cinéma et dans les séries télévisées. Arrêtez de rabâcher ce sujet, la cour est pleine.
On regarde cette comédie romantique et on ne peut pas faire abstraction que le raz-de-marée MeToo est passé depuis et que les relations hommes-femmes ont subi une sacrée mise à jour. Alors les acoquinements prostituée-homme d'affaires n'ont plus tout à fait la cote, si on peut dire.
Pour plonger dans le monde du métier d'une escorte (mot doux pour prostituée), lire Putain de Nelly Arcan, cette jeune québécoise dont on s'est moqué à l'émission québécoise Tout le monde en parle et qui s'est suicidée le 24 septembre 2009 à l'âge de 36 ans.
Alors que reste-t-il de ce film qui a eu de beaux jours au box-office à notre époque où regarder une femme un peu pesamment peut vous apporter votre lot de subpoenas. Évidemment, j'exagère...Faire du Ricky Gervais est encore possible, j'ose espérer.
Une comédie romantique parsemée de clichés gros comme l'enseigne d'Hollywood : la prostituée au cœur d'or, champagne et fraises, la baignoire pleine de mousse sous laquelle se cache une jeune femme, le snobisme de Beverly Hills, l'homme d'affaires véreux qui se convertit, une fin en conte de fée.
Malheureusement, la fin en conte de fée nous empêchera de voir Pretty Woman II : Vivien Goes to College
J'ai aimé la séquence à l'opéra où l'on présente La Traviata. Évidemment, Vivian (Roberts) et Violetta sont deux âmes sœurs.