1001 films de Schneider : The Silence of the Lambs
Le silence des agneaux
On a beaucoup de sympathie pour l'agent Starling mais son enquête ne fait pas le poids face à l'histoire d'Hannibal Lecter. Un personnage et un acteur, Anthony Hopkins, qu'on ne voit qu'une fois par décennie. Alors le dépeceur transsexuel, malgré toute l'horreur qu'il traine dans son sillage, on s'en balance un peu. On veut du Hannibal et du Hopkins et on en aura.
Après Silence of the Lambs, on retrouvera Hannibal Lecter dans Hannibal (2001) de Ridley Scott, dans Red Dragon (2002) de Brett Ratner et dans Hannibal Rising (2007) de Peter Webber.
Seule parmi les hommes. L'agent Starling est bien seule dans ce monde d'hommes qui, sauf son patron, ne ratent aucune occasion de lui faire jouer son rôle de femelle à prendre : la Belle et les Bêtes...
Un seul homme, à part la figure paternelle de son supérieur Crawford, est digne d'intérêt ; le monstrueux psychopathe Hannibal Lecter qui semble être tombé amoureux ou éprouver des sentiments pervers (choix cornélien, je choisis le premier) pour Starling.
Dans les répliques célèbres, on n'oubliera jamais : " Un agent du recensement est passé à la maison. J'ai mangé son foie avec des haricots au beurre et une bouteille de chianti. "
Le gadget du montage parallèle à la fin du film nous rappelle les belles années du cinéma muet. Ça tombe à plat parce que le montage émotionnel n'est pas au même niveau.
L'agent Starling dit que le tueur responsable de cette série de meurtres est probablement un homme blanc (parce qu'on tue habituellement dans son groupe ethnique), âgé entre 30 et 40 ans. Toutes les enquêtes criminelles qui veulent atteindre un taux élevé de réussite utilise cette technique de profilage. Malheureusement, dans notre monde chagrin, le mot profilage est banni parce qu'on y accole toujours le qualificatif de racial.
Soyons un peu cynique. Comment se sortir de ce dilemme (efficacité vs image de racisme). En sous-main, on continue de faire les enquêtes en utilisant les techniques du profilage (probabilités) et on développe, en parallèle, un super programme de communications qui nie cette pratique pour faire face aux médias. Tout le monde est content : les criminels sont arrêtés et la communauté est heureuse d'avoir fait disparaître ce comportement tellement disgracieux.
Critique. Cahiers du Cinéma. Avril 1991. Numéro 442. La puritaine par Iannis Katsahnias. '' Clarice Starling jouée par Jodie Foster et filmée par Jonathan Demme est un film à elle toute seule. '' Une critique brûlante à lire absolument.