21 décembre 2023

353. Jonze : Being John Malkovich

1001 films de Schneider : Being John Malkovich
Dans la peau de John Malkovich


Film américain réalisé en 1999 par Spike Jonze
Avec John Cusack, Cameron Diaz, Catherine Keener, John Malkovich, Ned Bellamy, Charlie Sheen
Scénario de Charlie Kaufman.

Un film comme un kaléidoscope. 
Aucun sens à trouver ou bien polysémique, c'est selon votre disposition. Moi, j'ai arrêté de chercher un sens à peu près au moment où John Malkovich devient multiple. Je me suis juste laissé porter par les images jusqu'à la fin sans y chercher quelque signification, quelle qu'elle soit.

Un portail situé au  septième étage et demi (on pense à la voie neuf et trois-quarts de la gare dans Harry Potter) d'un immeuble de Manhattan permet de vivre quinze minutes dans la tête de John Malkovich avant d'être éjecté sur le bord d'une autoroute du New Jersey.

Une œuvre de marionnettes époustouflante. Je suis certain que vous n'avez jamais rien de tel. Ma dernière expérience de marionnettes a été celle vue dans un petit théâtre de la ville de Takayama au Japon en 2016. C'était une belle prestation mais en-deçà de celles vues dans Being John Malkovich.

Takayama en hiver

Une Cameron Diaz méconnaissable.

Caméos de Johnny Depp et de Brad Pitt.

Venise 1999. Deux prix mineurs

Lecture cinéphilique. Le Ruisseau des Singes, autobiographie de Jean-Claude Brialy. Une tempête de name-dropping. À part la partie consacrée sur sa vie jusqu'à 18 ans, très peu d'introspection. Tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil. Pas un mot sur son homosexualité avant la page 414 sur un récit qui en contient 419. 
Visionné, la première fois, le 6 mai 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 353ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

06 décembre 2023

352. Night Shyamalan, M. : The Sixth Sense

1001 films de Schneider : The Sixth Sense


Film américain réalisé e 1999 par M. Night Shyamalan
Avec Bruce Willis, Haley Joel Osment, Toni Collette, Olivia Williams, Trevor Morgan

Si vous aimez les histoires de fantômes, vous serez bien servis. 

Mais c'est pas sûr que vous allez pardonner au réalisateur de vous avoir mené en bateau. La finale du film peut être ressenti comme une gifle pour vous sortir de votre ébahissement ou de votre ennui, c'est selon. Et vous aurez perdu beaucoup de temps à essayer, inutilement,  de diagnostiquer les comportements du petit Cole - merveilleuse interprétation de Haley Joel Osment.

Heureusement, il y a quelques scènes mémorables. Celle, entre autres, de la découverte (grâce à Cole) par un père dont la fille vient de mourir que c'est sa propre femme qui a tué leur fille en l'empoisonnant  quotidiennement.

Celle, également, de la maman de Cole (Toni Colette) qui reçoit, par l'entremise des dons de Cole, une inespérée gratification de la part de sa mère, décédée depuis longtemps.

Il y a de belles choses dans ce film, la moindre n'étant pas le personnage interprété tout en subtilités par Bruce Willis, psychiatre fantôme, déambulant dans le royaume des vivants et que seule Cole peut voir. 

Ce film est tout un embrouillamini où chacun cherche son corps, vivant ou mort.

Pour une rare fois, je vais proposer un film en lieu et place de The Sixth Sense dans la liste de Schneider. Hier, j'ai vu Opening Night de John Cassavetes, une œuvre magistrale sur le théâtre et le métier de comédien plus précisément de comédienne vieillissante. 

Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 2000. Numéro 542. Le Sixième Sens est le premier film intello chiant de l'année. Par Olivier Joyard.

Visionné, la première fois, le 29 avril 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 352ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

04 décembre 2023

351. Wang : Smoke

1001 films de Schneider : Smoke
Nicotine

Film américain réalisé en 1995 par Wayne Wang
Sur un scénario du romancier américain Paul Auster
Avec Harvey Keitel, Forest Whitaker, Stockard Channing, William Hurt, Harold Perrineau, 

À partir d'un bureau de tabac situé au coin de la 3ème rue et de la 7ème avenue à Brooklyn, une série d'histoires qui ont toutes à voir avec le personnage central, Auggie (Keitel) le tenancier du bureau de tabac.

Sympathique mais une coche plus basse que sa suite Face in the Blue qui, lui, aurait mérité de faire partie des 1001 films de Schneider à sa place.

Deux moments intéressants :
1. Paul (William Hurt) qui feuillette le cahier de photographies que lui présente Auggie. Il est estomaqué de voir que ce sont toutes des photos qui ont le même plan : le bureau de tabac. En fait, il s'agit d'un concept élaboré par Auggie. Tous les jours à 8 heures du matin, il photographie le bureau de tabac à partir du coin de la 3ème rue et de la 7ème avenue. Ces 4000 clichés, Auggie les appelle la mémoire de son quartier. Le moment fort arrive quand Paul, un peu ennuyé de visionner tous ces clichés apparemment semblables, découvrent sa femme déambulant sur le trottoir, elle qui est décédé il y a seulement quelques mois d'une balle perdue lors d'un échange de coups de feu.

2. Le conte de Noël qui clôture le film, accompagné d'une chanson bouleversante de Tom Waits, Innocent When Your Dream. 


La suite
Face in the Blue (La Tabagie en folie).
La même année Wang et Auster tournent une suite à Smoke.

En fait, un film plus intéressant que Smoke qui mériterait d'être dans les 1001 films de Schneider plutôt que ce dernier. C'est pour cela que je m'y attarde plus longtemps.

Un quartier de New York : Brooklyn. Un lieu : une tabagie (un bureau de tabac pour les Français) qu'on appellerait, en québécois, un dépanneur ou kombini, en japonais. Des personnages : le typique melting pot américain dont le film est le sujet principal. Face in the Blue, c'est le multiculturalisme dans un dé à coudre.

Ce qui fait l'intérêt du film, c'est la rencontre d'une multitude de personnages, plus insolites les uns que les autres, qui nous démontre que la diversité ethnique est un passage obligé pour le monde urbain, pour le pire (formation de ghetto identitaire) ou le meilleur (la main tendue entre les groupes d'origine ethnique différente). Le film met ses jetons sur le meilleur.

En vrac : 
Madonna en télégramme chantant. Y a pire comme télégramme.

Lou Reed qui monologue sur des sujets pas très intéressants.

Jim Jarmusch qui épilogue sur le plaisir de la nicotine tout en fumant sa dernière cigarette avec des extraits d'un film de guerre dans lequel Richard Conte  emprunte des cibiches.

Le personnage de Jackie Robinson qui tente de convaincre le propriétaire de la tabagie de ne pas la mettre en vente. Joueur étoile des Dodgers de Brooklyn qui fut le premier noir à entrer dans les ligues majeures de baseball après son passage dans le club-ferme des Royaux de Montréal.
Jackie Robinson. 3907 boulevard St-Laurent à Montréal

Le déménagement des Dodgers de Brooklyn à Los Angeles à l'hiver 1958 est considéré comme un immense traumatisme par le gens de Brooklyn.  Ebbets Field, le terrain sur lequel évoluaient les Dodgers, est démoli le 28 février 1960 pour faire place à un complexe d'habitation. 
 Pour ajouter l'insulte à l'injure, la boule de démolition est déguisée en balle de baseball. 

L'équipe des Dodgers était l'équipe favorite de mon père. Je me souviens, étant enfant, (je parle ici des années 50) l'avoir vu écouter des matchs  diffusés à la radio que seul le poste de radio de l'auto pouvait capter. Je le revois encore couché sur la banquette avant cherchant la meilleure fréquence de diffusion.

Il est beaucoup question de gaufres belges dans ce film. 

Pour le film Smoke

Berlin 1995. Ours d'argent pour le film. Prix spécial du jury pour Harvey Keitel

Critique. Cahiers du Cinéma. Décembre 1995. Numéro 497.

Visionné, la première fois, le 16 avril 2000 à la télévision à Montréal. 
Mon 351ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider