31 août 2024

407. Curtiz : Yankee Doodle Dandy

1001 films de Schneider : Yankee Doodle Dandy
La Glorieuse parade


Film américain réalisé en 1942 par Michael Curtiz
Avec James Cagney, Joan Leslie et Walter Huston, Richard Whorf, Irene Manning
Basée sur l'histoire de George M. Cohan
Paroles et Musique par George M. Cohan

Si les films au chauvinisme accentué vous horripile, évitez ce film. Mais vous allez vous priver d'agréables numéros de music hall qui parsèment cette biographie musicale.

C'est l'histoire des quatre membres de la famille Cohan et, plus particulièrement, du fils George M. Cohan, cet Irlandais, connu sous le nom de Song and Dance Man. 

On y retrouve des extraits des différentes comédies musicales qui ont rendu Cohan si célèbre. Parmi elles, la plus connue, est celle qui tourne autour du drapeau américain (Grand Old Flag) : on fait pas plus cocardier que cela. Mais ceci n'empêche pas d'être un sacré morceau de musique.

La plus célèbre, Over There, composée pour les troupes lors du premier conflit mondial, lui a valu la Congressional Medal of Honor remise, de main à main, par le président Roosevelt.

Une grande performance de Cagney surtout dans les numéros de danse qui ont toujours l'air un peu loufoques - imitant en cela le style de Cohan.

Dans les bonus du dvd : un court documentaire sur la propagande de guerre avec nul autre que le grand (sic) président de série B Ronald Reagan, dans le rôle de commentateur.

Oscars 1943. Trois statuettes pour acteur (James Cagney), son et musique.

Visionné, la première fois, le 9 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 407ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

28 août 2024

406. LeRoy : I Am a Fugitive from a Chain Gang

1001 films : I Am a Fugitive From A Chain Gang.
Je suis un évadé

Film américain réalisé en 1932 par Mervyn LeRoy
Avec Paul Muni, Glenda Farrell, Helen Vinson, Noel Francis, Preston Foster, Allen Jenkins.
Tiré de l'autobiographie de Robert E. Burns (prête-nom), I Am a Fugitive from a Georgia Chain Gang qui était en fuite avant et pendant le tournage du film.

Ce film est l'ancêtre de tous les films concernant l'univers carcéral. Excellente critique du système des pénitenciers du sud où les prisonniers faisaient des travaux forcés.

Montage qui donne un excellent rythme au film, contrairement à la majorité des films du début du parlant et qui le rend aussi cinglant aujourd'hui que lors de sa sortie.

On y retrouve un chant typique des colonies de prisonniers travaillant sur la construction des lignes de chemin de fer.

On se rend bien compte que le code Hayes n'a pas encore fait ses ravages : concubinage, adultère.

Pas de fin hollywoodienne pour ce film. Le dernier dialogue qui clôt le film. ''Comment fais-tu pour vivre ? - Je vole." est une des grandes fins de film.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à la chanson de Léo Ferré, Merde à Vauban.

Sur la version en dvd, on y a adjoint un film comique sur les pénitenciers (20000 Cheers for the Chain Gang) où l'on effectuait des travaux forcés. D'une durée de 20 minutes, on y retrouve une vingtaine de danseuses style "french cancan". Le message de ce court métrage vient totalement à l'encontre de celui du film principal.

Visionné, la première fois,  le 8 janvier 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 406ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

25 août 2024

405. Cooper et Schoedsack : King Kong

1001 films de Schneider : King Kong 


Film américain réalisé en 1933 par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack
Avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot, Frank Reicher, Sam Hardy, Noble Johnson

Un excellent film de monstres comme on n'en avait vu rarement à l'époque.

Un festival d'effets spéciaux. Pour l'époque, les effets spéciaux sont extraordinaires, en particulier, la scène au sommet de l'Empire State Building qui venait d'être construit en 1931 où Kong est attaqué par des avions militaires avec le paysage urbain de New York à l'arrière-scène. Toute remarque faisant référence au 9/11 est hors de propos.

La Bête qui tombe en amour avec la Belle nous renvoie au conte fantastique de La Belle et la Bête, quoique le final n'est pas comparable. Pour protéger la Belle, la Bête se sacrifie créant ainsi un des mythes les plus durables de l'histoire du cinéma.

Pure curiosité : la dimension de la bête fluctue entre 6 et 72 mètres ce qui ne nous empêche pas de suivre avec passion le déroulement de l'action.

Pourrait être considéré comme l'influence lointaine de Jurassic Park de Spielberg avec ses monstres préhistoriques enfermés sur Skull Island.

On pourrait aussi écrire tout un livre sur l'aspect colonialiste et esclavagiste de ce film. Pas besoin de dessins pour expliquer ce commentaire.

Visionné, la première fois, le 5 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 405ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

23 août 2024

404. Dovjenko : La Terre

1001 films de Schneider : La Terre

Film soviétique réalisé en 1930 par Alexandre Dovjenko

Film de propagande typique de l'époque des débuts du soviétisme. La lutte des classes entre un grand propriétaire terrien et le peuple, réuni sous l'égide du parti communiste, au début de la collectivisation des terres. Koulaks vs Kolkhoziens. Le tracteur devient ici le symbole du passage à la modernité. Quand le radiateur manque d'eau de valeureux paysans urinent dedans!!!

L'histoire taillée à gros traits peut en rebuter plus d'un. Mais c'est un vrai chef-d'œuvre formel. La caméra ne bouge pas, tous les plans se succédant comme autant de photographies. L'abondance de gros plans sur les personnages, souvent en contre-plongées, donne une allure dramaturgique à cette histoire. Les images lyriques en introduction et en conclusion sont d'une grande beauté. 


Il n'est pas anodin de savoir que cette histoire se passe en Ukraine qui fut affamé par Staline entre 1932 et 1933 pour punir l'opposition à la collectivisation. On appelle cette famine Holodomor : environ 3 millions de morts. Ceci s'est soldé, entre autre, par l'appui de certains Ukrainiens à Hitler dans sa guerre contre Staline.

Dans les années 1950, il fut élu l'un des dix meilleurs films de l'histoire du cinéma par un ensemble de critiques internationaux. 

Visionné, la première fois, le 1er janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 404ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.




21 août 2024

403. Wellman : The Ox-Bow Incident

1001 films : The Ox-Bow Incident
L'étrange incident

Film américain réalisé en 1943 par William Wellman
Avec Henry Fonda, Dana Andrews, Anthony Quinn, William Eythe, Harry Morgan, Francis Ford, Frank Conroy, Leigh Whipper

Un western noir et socialement explosif. Traiter du lynchage, alors en très grande pratique dans le Sud des USA, était un acte courageux. Ce qui lui mérite sa place dans la liste des grands westerns.

Titre du film : Appeler un lynchage incident (même signification dans les deux langues) me semble quelque peu sous-estimer l'horreur de la chose. L'affiche est assez explicite. The Ox-Bow Lynchings serait un titre plus approprié.

L'hystérie collective qui mène au lynchage de trois innocents.

Surprenant, la présence d'un acteur noir qui joue le prédicateur dont le propre frère a été lynché. Le message est clair pour les sudistes encore attirés par le Ku Klux Klan.

La version que j'ai vue sur YouTube était colorisée : ne touchons pas aux versions noir et blanc qui utilisent des techniques qui leur sont propres. Pensons, par exemple, au chiaroscuro. Tant qu'à y être pourquoi pas faire parler les films muets !!!

On pourrait rapprocher ce film de celui de Sidney Lumet, 12 Angry Men même si la conclusion diffère. Dans les deux cas Henry Fonda est du côté des inculpés contre les tenants d'une justice expéditive.

Visionné, la première fois, le 30 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 403ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

20 août 2024

402. Marshall : Destry Rides Again

1001 films de Schneider : Destry Rides Again
Femme ou démon


Film américain réalisé en 1939 par George Marshall
Avec Marlene Dietrich (Frenchie), James Stewart (Destry), Misha Auer, Charles Winninger

Une satire des films westerns. On y retrouve tous les stéréotypes liés au genre mais il y a des exceptions. La plus probante étant le nouveau shérif (Destry) qui refuse de porter une arme et qui veux régler les conflits par la parole. Ce Destry en rajoute en commandant un verre de lait au bar du saloon au lieu du sempiternel whisky.

Au milieu de ce saloon, trône Frenchie (il est cocasse de voir l'Allemande jouée un rôle de Française au début de la Seconde Guerre mondiale). Frenchie est l'allumeuse de service. Elle transfigure ce petit western. On a droit à quelques belles chansons de Dietrich avec sa voix graveleuse. Il est curieux de se rendre compte de la différence de ton de la voix de Dietrich entre la voix parlée et la voix chantée, beaucoup plus basse à moins que la voix parlée ne soit un doublage.

Marlene Dietrich, en entraineuse de saloon. On est loin de Lili Marleen qu'elle interprétera pour les troupes américaines pendant la Seconde guerre mondiale ce qui lui vaudra la médaille de la Liberté du gouvernement américain, la plus haute distinction militaire que peut recevoir un civil.

Autre élément qui sort de l'ordinaire des westerns : la place des femmes. On a droit à une bataille entre deux femmes au milieu des hommes dans le saloon mais surtout à toute la communauté féminine qui décide de mettre un terme à une bagarre entre deux gangs.

Passons sur le titre ridicule de la version française. Toujours voir les films en version originale. En version sous-titrée, si on ne possède pas bien la langue. Certains disent que voir un film en version sous-titrée c'est lire un film plutôt que le regarder. Ça peut s'appliquer à certains types de films, tel His Girl Friday, le film le plus bavard que je connaisse. On est scotché aux sous-titres pendant 92 minutes.

Visionné, la première fois, le 29 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 402ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

19 août 2024

401. Flaherty : Nanook of the North

1001 films de Schneider : Nanook of the North
Nanook, l'Esquimau

Film américain réalisé en 1922 par Robert Flaherty
Avec Nanook (Allakarialuk, son vrai nom), Nyla, Cunayou, Allee, Allegoo

Il s'agit d'une magnifique reproduction de la vie traditionnelle des Esquimaux telle qu'ils vivaient dans les générations précédentes. Les personnages que nous voyons jouent à refaire les gestes traditionnels de leurs ainés. Ils ont été engagés dans ce but.

On est, quand même, un peu déçu d'apprendre que ce que nous voyons ne correspond pas à la réalité du moment et que nous sommes en présence d'un documentaire acté.

Est-ce un documentaire ou un produit de fiction ? Disons que c'est un produit hybride des deux, certains appellent ça un documentaire poétique.

Des moments mémorables :
Lorsque la famille de Nanook sort du kayak. On ne s'attendait surtout pas qu'il y avait trois personnes enfermées dans le kayak.
La découverte du gramophone au poste de traite - même si c'est arrangé avec le gars des vues.
La construction d'un igloo.
La chasse au morse
La chasse au phoque.
L'habillement.

La chasse au harpon. Une image devenue une icône internationale

Contrairement à ce qu'on a pu dire Nanook (Allakarialuk), n'est pas mort de faim, perdu dans une tempête de neige, il est mort de tuberculose dans sa maison familiale.

Lieu de tournage : Dans la région du Cap Dufferin sur le bord de la baie d'Hudson, située à 40 kilomètres au nord d'Inukjuak dans le Nunavik, partie nord du Québec.

Esquimau qui a un sens péjoratif (mangeur de viande crue) a été remplacé par le terme Inuit qui signifie peuple en langue inuktut, langue parlée par les Inuits. Au singulier, Inuk.

De nos jours, beaucoup d'Inuits quittent le Grand Nord pour venir à Montréal. Ils sont en perdition, pour la plupart. Imbibés d'alcool, plusieurs sont étendus sur les trottoirs et font la manche en pensant peut-être à leurs ancêtres, tel Nanook, qui était fier de leur vie difficile mais autonome.

Chemin de traverse. J'ai regardé ce film avec ma fille de 15 ans. L'année suivante, à sa nouvelle école, son professeur d'art a demandé à la classe si quelqu'un avait déjà vu un film muet - ma fille leva la main en citant Nanook of the North, ce qui lui valut une grande estime de la part de son professeur. Cinq ans plus tard, ayant vu plusieurs des films de Schneider avec moi, elle gagna le prix Cinéma de son école.

Visionné, la première fois, le 28 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 401ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

17 août 2024

400. Walsh : The Thief of Bagdad

1001 films de Schneider : The Thief of Bagdad
Le Voleur de Bagdad


Film américain réalisé en 1924 par Raoul Walsh
Avec Douglas Fairbanks (Ahmed), Snitz Edwards, Charles Belcher, Julanne Johnston, Anna May Wong (esclave mongole).

Bagdad-sur-Hollywood.

Un beau show de Douglas Fairbanks (une de ses plus grandes prestations), le prince des voleurs, dans un conte style Mille et une nuits.

Les décors sont d'une telle magnificence - un sommet pour l'époque - ils sont l'un des principaux attraits de ce film. Mais les costumes sont tellement exagérées, surtout les chapeaux, on dirait un spectacle burlesque.

Le périple d'Ahmed pour conquérir la main de la princesse est fortement influencé par le voyage de retour d'Ulysse pour aller rejoindre Pénélope.

Tous les stéréotypes du monde arabe sont au rendez-vous, on s'en doutait un peu.

Considéré l'un des films américains les plus populaires du muet.

Neuf ans après La Naissance d'une nation, une caméra encore trop statique sauf quelques travellings.

Anna May Wong en esclave mongole. Une des rares actrices asiatiques 

Visionné, la première fois, le 26 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 400ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

399. Capra : Mr. Smith Goes to Washington

1001 films de Schneider : Mr. Smith Goes to Washington
Monsieur Smith au Sénat

Film américain réalisé en 1939 par Frank Capra
Avec James Stewart, Jean Arthur, Claude Rains, Edward Arnold, Guy Kibbee

Bel exercice de démocratie, un brin utopiste et un max gnagnan, mais un bel exercice quand même.

En 1939, monsieur Smith est élu sénateur d'un état rural du nord-ouest, le Montana. Il se rend à Washington tout en admiration envers les grands hommes de l'histoire américaine.
Monsieur Smith, en grand dadais (Forrest Gump au Sénat), se rend vite compte que la corruption des élus détruit son grand rêve démocratique. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, ce n'était pas très glorieux pour les USA de se montrer dans une telle situation. C'est pour cela que tout se termine bien quand un des comploteurs pour faire expulser Smith du Sénat dévoile les mécanismes de la corruption. L'honneur du gouvernement américain est sauf.

L'argumentaire de Smith ne tient pas la route : empêcher la construction d'un barrage qui profiteraient à des millions de personnes pour y installer, en lieu et place, un camp de vacances pour les jeunes comme si celui-ci ne pourrait pas être installé ailleurs. Déficit de démocratie, ici.

Scène mémorable : Quand  Smith, en grand naïf (James Stewart est impeccable), va visiter le Lincoln Monument.

Autre scène mémorable : Quand les fiers-à-bras des corrompus empêchent la libre circulation des journaux en faveur de monsieur Smith.

Mais l'élément le plus spectaculaire de ce film, c'est lorsque Smith, utilisant sa prérogative de sénateur, s'empare de la parole et la garde pendant 23 heures  (c'est ce qu'on appelle un filibuster) : c'est le clou du film.

Il parait que les membres du Sénat furent tellement scandalisés par l'image que l'on projetait d'eux qu'ils ont pensé passer une loi pour faire interdire le film. Mais le succès au box-office a relégué cette intention aux oubliettes.

Oscars 1940. Meilleur scénario

Visionné, la première fois, le 22 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 399ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.