30 octobre 2024

418. Hawks : Bringing Up Baby

1001 films de Schneider : Bringing Up Baby
L'Impossible Monsieur Bébé


Film américain réalisé en 1938 par Howard Hawks
Avec Katharine Hepburn (Susan), Cary Grant (David, Charles Ruggles, Walter Catlett, Barry Fitzgerald

Comédie de boulevard anarchique et irrationnelle (une Screwball comedy). Un feu roulant de quiproquos, de gags et de répartis. Des dialogues comme une décharge de mitraillette, époustouflant. Le problème avec ce genre de film, c'est qu'il est difficile de le suivre quand on a besoin des sous-titres pour comprendre le film. On est scotché aux sous-titres et on perd l'image. Ceci s'applique à la plupart des screwball comedy.

J'ai beaucoup aimé la première demi-heure qui se passe à New York, j'ai trouvé le reste du film, à la campagne, très ennuyant, le niveau du comique s'abêtissant.

Titre loufoque comme le film. Traduit en français : Élever Baby. Baby, étant un léopard. Le léopard n'est qu'accessoire dans ce film. Le film tourne plutôt autour de l'acharnement de Susan à mettre dans l'embarras David et à lui mettre la main dessus. 

On peut aussi dire que Baby, c'est Susan avec son caractère félin. À une occasion, elle porte une robe imitant une peau de léopard.


Scène cocasse : Grant, habillé d'un peignoir tout ce qu'il y a de plus féminin, utilise le mot gay (non pas dans le sens de hilare) pour se décrire. Probablement, la première apparition de ce mot au cinéma.

Le film fut déficitaire et contribua à la réputation de Katherine Hepburn d'être une ''box-office poison''.

Visionné, la première fois, le 30 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 418ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

27 octobre 2024

417. Bacon : 42nd Street

 1001 films de Schneider : 42nd Street


Film américain réalisé en 1933 par Lloyd Bacon
Avec Warner Baxter, Bebe Daniels, George Brent, Ruby Keeler (madame Al Jolson à la ville), Guy Kibbee, Dick Powell, Ginger Rogers

Un film typique des comédies musicales de l'époque des années 30 créées par Busby Berkeley. Un chassé-croisé  amoureux assez insipide autour des répétitions pour un spectacle, puis, dans les dernières vingt minutes, la première du spectacle avec chansons et danses. Une spectaculaire prise de vue du plafond de la scène permet de créer une chorégraphie kaléidoscopique.

On a droit à plusieurs scènes impertinentes de jambes nues des danseuses. Le spectateur est mis dans la peau d'un voyeur quand la caméra, sous un escalier, est pointée vers le derrière des jeunes filles. 

42nd Street est un produit de l'époque qui échappe au code Hayes : un petit bijou de sexisme et de machismo, si on peut dire.

Le déclin de la 42ème rue a débuté après la Seconde Guerre mondiale. Alors, la 42ème rue devint le site le plus déjanté de Manhattan avec ses cinémas XXX et ses parloirs où enfermé dans une cabine l'on pouvait avoir une fille nue seulement pour soi (si vous avez vu  Paris, Texas, vous savez de quoi je parle). Une rue abandonnée aux dealers de tous les paradis artificiels : sexe, pot, coke, héro où l'on pouvait rencontrer tous les junkies de Manhattan. 

J'ai déjà parcouru cette rue un samedi soir de l'hiver 1984 à 2 heures du matin : une odeur de fin de civilisation. Heureusement que mon copain était baraqué, sinon j'aurais pris mes jambes à mon cou.

Années 1970. Si vous regardez bien, vous verrez peut-être John Voight dans Midnight Cowboy

Au milieu des années 90, la ville de New York s'est attaqué à la revitalisation de la 42ième rue qu'on appelle aujourd'hui New 42nd Street.

New 42nd Street. 

Visionné, la première fois, le 29 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 417ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

16 octobre 2024

416. Wyler : Jezebel

1001 films de Schneider : Jezebel
L'Insoumise


Film américain réalisé en 1938 par William Wyler.
Avec Bette Davis, Henry Fonda, George Brent, Margaret Lindsay, Donald Crisp, Fay Bainter
D'après la pièce Jezebel d'Owen Davis

Un mélodrame romantique à grand déploiement dont s'est peut-être inspiré Autant en emporte le vent.

On y parle de la lutte que l'on doit faire aux abolitionnistes et des gens du Nord qui ont une civilisation complètement différente.

Il y eut de nombreuses épidémies de fièvre jaune au 19ème siècle à la Nouvelle-Orléans, celle décrite dans le film Jezebel fait référence à celle de 1853 qui fit 7849 décès même si l'histoire se passe en 1857-1858 à l'aube de la Guerre de Sécession.

Grande prestation de Bette Davis dans un rôle de ''bitch'' qui lui va si bien.

Beaucoup de Noirs jouent dans le film, évidemment ils ont les rôles de serviteurs sans exception.

Oscars 1939. Meilleure actrice pour Bette Davis, meilleure actrice dans un second rôle pour Fay Bainter.
Venise 1938. Recommandation spéciale pour William Wyler pour sa contribution artistique.

Visionné, la première fois, le 27 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 416ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.


08 octobre 2024

415. Wilder : The Lost Weekend

1001 films de Schneider : The Lost Weekend
Le Poison


Film américain réalisé en 1945 par Billy Wilder
Avec Ray Milland (Don Birman), Jane Wyman (Helen St-James), Phillip Terry, Howard Da Silva, Doris Dowling
Tiré du roman de Charles Jackson.

Le long weekend de la descente aux enfers d'un alcoolique. Un premier film hollywoodien sur l'alcoolisme.

Ouverture : Vue aérienne de New York, panoramique à droite, travelling avant jusqu'à la fenêtre d'un appartement puis entrée dans l'appartement. À quelques mouvements de caméra près, Hitchcock a utilisé cette séquence pour l'ouverture de Psycho.

Un bel extrait de La Traviata. C'est le célèbre Libiamo ne' lieti calici (Buvons dans ces joyeuses coupes). Une vraie torture pour Birman mais qui lui donnera l'occasion de rencontrer sa future amoureuse, Helen St-James, l'infirmière de service.

Certaines scènes sont carrément insupportables quand Birman atteint les bas-fonds de son alcoolisme dans le département des alcooliques d'un hôpital public (Bellevue) où certains patients sont atteints de trelirium tremens.

Séquence célèbre : Birman qui descend la 3ème avenue pendant des heures (on ne peut pas s'empêcher de penser au Voleur de bicyclette) afin de mettre au clou sa machine à écrire dans un ''pawnshop'', tous fermés à cause du Yom Kippour - ce qui contribuera au stéréotype que ce sont les Juifs pratiquent ce commerce.

Définition de l'alcoolisme tirée du film : ''Un verre c'est trop et 100 c'est pas assez''

La dernière séquence du film confirme l'adage : ''Alcoolique un jour, alcoolique toujours''
Il est curieux de voir plusieurs critiques dirent que la fin est un peu trop optimiste, trop hollywoodienne. Ils n'ont certainement pas vu la bouteille suspendue à l'extérieur de la fenêtre de Birman lors de la dernière séquence, qui est la même, inversée, que celle de l'ouverture.

Retour à la réalité : Dans le livre, Birman sombre dans l'alcoolisme parce qu'il n'est pas capable d'accepter son homosexualité..

Anecdote : Le gangster Frank Costello a offert 5 millions de dollars à la Paramount pour qu'elle brûle le négatif.

Oscars 1946. Quatre statuettes : film, réalisation à Billy Wilder, acteur à Ray Milland, scénario à Charles Brackett et Billy Wilder
Cannes 1946. Meilleur film et meilleur acteur.

Visionné, la première fois, le 26 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 415ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

01 octobre 2024

414. Stevens : Gunga Din

1001 films de Schneider : Gunga Din 


Film américain réalisé en 1939 par George Stevens 
Avec Cary Grant, Victor McLaglen, Douglas Fairbanks Jr., Sam Jaffe, Joan Fontaine
Vaguement inspiré du conte Gunga Din de Rudyard Kipling.

Il est difficile d'être juste avec ce film. Il est tellement représentatif de tous les aspects négatifs du colonialisme que je n'ai pas arrêté, pendant tout le film, de restreindre des élans de colère devant toute cette bêtise.

Tous les éléments y sont : guerre coloniale, discrimination militaire envers les autochtones, paternalisme et condescendance, vol de trésors nationaux, mépris des valeurs religieuses d'un groupe de "terroristes". En plus, il faut y ajouter les stéréotypes les plus attendus de la camaraderie masculine et des rapports homme/femme.

Tout ce que je viens d'écrire ne colle pas à l'affiche. En effet, c'est le ton badin qui domine dans ce film. On peut faire la guerre et massacrer les autochtones mais on peut quand même s'amuser, non?

Soyons un peu généreux : les prises de vue des batailles sont grandioses.

Cary Grant me tombe royalement sur les nerfs dans ce film. 

Visionné, la première fois, le 23 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 414ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.