31 janvier 2025

433. Huston : The Asphalt Jungle



Quand la ville dort

Film américain réalisé en 1950 par John Huston.
Avec Sterling Hayden, Louis Calhern, Jean Hagen, James Whitmore, Sam Jaffe, John McIntire, Marilyn Monroe dans un petit rôle.
D'après le roman éponyme (1949) de W.R. Burnett

Quand Marilyn sera connue, la nouvelle affiche du film n'en aura que pour elle avec les symboles phalliques en arrière-plan. (Aucun gratte-ciel dans le film)

Film noir classique. Tous les éléments y sont, même la stupide blonde (pauvre Marilyn).

La ville d'après-guerre est présentée comme une jungle pour les gangsters.

On reprocha à Huston de trop valoriser les personnages du monde interlope ce qui en fait son originalité par rapport aux films de bandits traditionnels.

Quelques séquences qui retiennent l'attention :

1. La scène de fétichisme où le vieux beau (Louis Calhern) caresse avec passion un soulier de sa maitresse (Monroe). 

2. La scène dans le café où le chef de gang (Sam Jaffe) regarde danser une jeune fille au corsage envoûtant (pour lui évidemment, pas pour nous !) ce qui le mènera à sa perte.

3. L'hooligan (Hayden) qui vient mourir parmi les chevaux dans la ferme de son enfance. On laisse entendre que l'exécution de son cheval favori par son père durant son adolescence l'aurait tout droit mené vers le monde interlope. Cette séquence est la seule diurne et non-urbaine.

Trois versions :
The Badlanders (1958) réalisé par Delmer Daves. 6.4
Cairo (1963) réalisé par Wolf Rilla. 5.5
Cool Breeze (1972) réalisé par Barry Pollack. 5.4

Venise 1950. Meilleur acteur à Sam Jaffe

Visionné, la première fois, le 18 février 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 433ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

30 janvier 2025

432. Mann : The Naked Spur


L'Appât

Film américain réalisé en 1953 par Anthony Mann. 
Avec James Stewart, Janet Leigh, Robert Ryan, Ralph Meeker, Millard Mitchell

Un western en forme de road movie qui se passe dans les paysages du Colorado.  Puisque la rançon de 5000$ c'est pour ramener le bandit mort ou vif, pourquoi ne pas le tuer à la première occasion, ce qui aurait ramener le film à 20 minutes avec tous les éléments d'un bon western. 

Un western honnête, sans plus. La psychologie des personnages est assez convenue : le bon, le méchant (Robert Ryan, en crapule comme d'habitude) et l'appât sous la forme de Janet Leigh.

Une rencontre avec des autochtones nous ramène au bon vieux far-west où un bon Indien est un Indien mort.

Pas de héros dans ce film. Le personnage de Stewart n'atteint une certaine rédemption qu'à la dernière séquence du film.

Certains critiques parlent d'une tragédie classique poussant même la comparaison avec Racine ce qui me semble être fortement exagéré.

Anthony Mann a réalisé cinq westerns avec James Stewart.

Visionné, la première fois, le 16 février 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 432ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

05 janvier 2025

431. Ford : The Searchers


La Prisonnière du désert

Film américain réalisé en 1956 par John Ford.
Avec John Wayne (Ethan Edwards), Jeffrey Hunter, Vera Miles, Ward Bond, Natalie Wood, John Qualen, Henry Brandon, Beulah Archuletta
D'après le roman de Alan Le May

Considéré comme un des meilleurs westerns américains de tous les temps avec la présence de John Wayne, à jamais the western Cowboy.

Convention : Les Indiens brulent, violent et tuent ce qui jette la haine au cœur de l'homme blanc qui cherchera vengeance. Le Blanc Ethan Edwards résume dans sa personne le racisme systématique envers les Indiens, qu'on appelait dans mon enfance les Sauvages avant de devenir Indiens, puis Amérindiens, puis Autochtones, puis Premières-Nations, appellation la plus acceptable aujourd'hui avant qu'elle ne devienne, éventuellement désuète à son tour.

Premier plan : Une femme à contre-jour dans l'embrasure de la porte (frontière entre la civilisation et la nature sauvage) avec, en arrière-plan, le paysage le plus mythique des westerns américains : les Mittens de Monument Valley du désert de l'Arizona. À couper le souffle. Je ne sais pas pourquoi, j'ai pensé tout de suite à Once Upon a Time in the West de Sergio Leone

Chevauchée dans la Monument Valley au pays des Mittens,
formation géologique du désert d'Arizona

Une belle occasion de voir, dans un petit rôle, Natalie Wood à 18 ans : La fille enlevée par les Comanches et éduquée par ceux-ci avant de retourner chez les siens

En réplique au plan initial, le dernier plan où l'on voit John Wayne 
partant pour une autre aventure au pays de Monument Valley

John Wayne, en cowboy bourru et solitaire, est à son meilleur. Il sauve son image de personne bienveillante à la toute fin du film lorsqu'il sauve Debbie, retrouvée chez les Comanches.

Un mystère demeure. Qu'a fait Ethan entre la fin de la Guerre de Sécession et son arrivée, trois ans plus tard, à la maison de son frère ? Ce qui nous amène à un autre non-dit : Les sentiments amoureux d'Ethan pour la femme de son frère.

Avant tout, j'aurais dû écrire qu'un des personnages importants du film est le paysage.

Tout ça étant dit, ce  film mérite-t-il d'être classé au cinquième range des meilleurs films de tous les temps par la très célèbre revue Sight & Sound ? À vous de voir. Moi, non. Pour moi, le plus grand western demeure Once Upon a Time in the West pour le scénario, la photographie et le personnage joué par Henry Fonda.

Visionné, la première fois, le 15 février 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 431ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.


02 janvier 2025

430. Hawks : Gentlemen Prefer Blondes


Film américain réalisé en 1953 par Howard Hawks.
Avec Marilyn Monroe, Jane Russell, Charles Coburn, Elliott Reid, Tommy Noonan.
D'après le roman (1925) d'Anita Loos. Elle a écrit une suite à ce roman : Mais ils épousent les brunes.

De sexe et d'argent.

En fait, dans ce film, les hommes préfèrent les belles filles qu'elles soient blondes ou de quelque couleur que ce soit.

Très amusante comédie musicale avec de multiples quiproquos, entrecoupée de chansons dont une est devenue un classique : Diamonds Are a Girl's Best Friend chantée par la merveilleuse Marilyn dans une excellente chorégraphie.

Marilyn Monroe en croqueuse de diamants. Ce rôle de fille à la candeur enfantine allait la marquer pour le restant de sa carrière - à jamais une pin-up girl. Il sera difficile pour elle de trouver des rôles la sortant de ce modèle. Elle aurait aimé joué au théâtre. Malgré de multiples sessions de formation, elle n'aura jamais la chance de réaliser cette ambition.

Marilyn exécutant la chanson Diamonds Are a Girl's Best Friend

Selon le célèbre critique Jonathan Rosenbaum, ce film c'est ''un projet impossible, un cinémascope de l'esprit, un Potemkine capitaliste.'' Comprenne qui pourra.

La Blonde  (en quête d'un homme fortuné) et la Brune (en quête d'un homme, tout court) interprétant la chanson d'ouverture A Little Girl from Little Rock

Le personnage incarné par Monroe s'appelle Lorelei en référence à la sirène dont la séduction entrainait la mort des marins qui l'approchaient selon le poème d'Heinrich Heine.

Marilyn Monroe. La biographie  par Donald Spoto.
La lecture qui m'a permis de démolir tous mes préjugés par rapport à cette femme. De pin-up girl qu'elle était pour moi, elle est passée à une femme cultivée qui s'est battue jusqu'à sa mort pour sortir de cette représentation que la majorité avait d'elle.

Visionné, la première fois, le 14 février 2007 sur DVD à Montréal.
Publication aujourd'hui du tome 4 de Parcours d'un cinéphile
Mon 430ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.