Film américain réalisé en 1940 par Alfred Hitchcock.
Avec Laurence Olivier (Mr. de Winter), Joan Fontaine (Mrs. de Winter), George Sanders, Judith Anderson (Mrs Danvers), Gladys Cooper, Florence Bates
D'après le roman éponyme (1936) de Daphne Du Maurier
Premier film d'Alfred Hitchcock réalisé en Amérique mais dont l'intrigue se passe en Grande-Bretagne.
Un choc: Hitchcock, en entrant dans le système des grands studios d'Hollywood, doit abandonner une grande part de son autonomie. Le réalisateur, à Hollywood, est un ouvrier comme les autres, sauf pour les grands noms. Les scénaristes et le producteur (qui a la dernière main sur le montage) ont préséance sur le réalisateur. Hitchcock s'adaptera à ce système en développant sa manière à lui de le contourner.
Un prologue en forme d'épilogue. Une femme sans nom (comme le personnage de Joan Fontaine qui n'a que le nom de son mari) voit en rêve le château qu'elle habitait des années auparavant mais qui n'est plus qu'une ruine.
Trois parties dans ce film :
La 1ère partie se déroule sur la Côte d'Azur à Monte Carlo et ses environs. Soleil, humour et début d'un amour; on semble parti pour un Hitchcock inattendu du côté de la bonne humeur. Mais on ne perd rien pour attendre. La deuxième partie nous plongera dans un univers gothique. Au passage, le personnage joué par Florence Bates aurait fait une parfaite victime pour l'oncle Charlie dans Shadow of a Doubt.
2ème partie. Après le voyage de noces, le couple de Winter rentre à la maison - en fait un immense château fictif, Manderley, isolé au bout du monde à Cornwall (Cornouailles), pointe sud-ouest de la Grande-Bretagne. Commence alors la partie la plus formidable du film avec la terrible Mrs Danvers : mystère, inquiétude, terreur, paranoïa. Pauvre Mrs. de Winter (la menue Joan Fontaine est parfaite dans ce rôle), perdue dans cet atmosphère gothique et baignant dans un univers qui n'en a que pour Rebecca, l'ex-épouse de Mr. de Winter, disparue dans un accident nautique.
3ème partie. Le dénouement : un peu tordu, peu convaincant. Pour avoir une fin hollywoodienne, le producteur n'a pas respecté la fin du roman qui était plus sombre.
L'effrayante Mrs. Danvers. Judith Anderson
Un non-dit que la censure n'a pu oblitérer : l'amour de Danvers pour Rebecca.
L'image du château fictif, Manderley, a été construite à partir de maquettes miniatures et de l'utilisation de ''matte paintings''. On dit qu'il a inspiré le château Xanadu de Citizen Kane.
Oscars 1941. Meilleur film (le seul Oscar dans cette catégorie remporté par Hitchcock) et meilleure cinématographie à George Barnes
Visionné, la première fois, le 23 février 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 437ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Mon 437ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.