24 mars 2025

446. Meirelles : La Cité de Dieu


Film brésilien réalisé en 2002 par Fernando Meirelles
Avec Matheus Nachtergaele, Seu Jorge, Alexandre Rodrigues, Leandro Firmino
D'après le roman éponyme (1997) de Paulo Lins. 

Le film relate une histoire vécue racontée par un des habitants de la favela Cidade de Deus, le romancier Paulo Lins.

Un grand film d'horreur. Un palmarès du meurtre. Le nombre de tués durant ces deux heures de ciné est incalculable. Aucun film de mafioso ni même de Tarantino n'atteint le dixième de ce massacre.

C'est sûr que c'est une prouesse de réalisation. Mettre en scène tous ces petits criminels (acteurs non professionnels formés pour le film) au nombre faramineux est un exploit en soi.

Mais on regrette que toutes ces tueries ne soient pas mises en contexte. Un peu de sociologie des bidonvilles auraient été souhaitable quitte à temporiser un peu les tueries. Bon, c'est peut-être évident pour les spectateurs brésiliens, quoique j'en doute tant il y a une frontière entre les classes pauvres des bidonvilles et les classes des quartiers de la ville.



La scène la plus insoutenable du film : Pour faire partie de la gang, il doit abattre un enfant.

Une conclusion désespérante. Une gang de pré-ados qui remplacent la gang d'adultes morts ou incarcérés pour s'emparer du quartier et qui établissent, déjà, une liste de personnes à abattre.

Un fait bizarre : aucun alcool chez ces gangs de rue. Pas une goutte d'alcool ne coule durant tout le film. Bon, d'accord, la mari et la cocaïne coulent à flot.

Le projet de la Cidade de Deus à Rio de Janeiro date des années 1960. Il devait servir à loger les plus démunis de la ville. Après quelques années, il devint le lieu le plus dangereux de Rio.

Je n'ai pas connu les favelas du Brésil mais j'ai connu, dans une autre vie, les ciudades perdidas (villes perdues) de Mexico. Dans un emploi lors d'un échange d'étudiants Canada-Mexique, je suis allé quelquefois dans ces bidonvilles avec des travailleurs sociaux, des médecins, des dentistes, des avocats qui faisaient tous, bénévolement, une fois par semaine, le dimanche, prestation de leurs services. Ces bidonvilles, établis en pleine ville, étaient entourés de murs de plus de 3 mètres de hauteur afin que les automobilistes qui les contournaient ne puissent les voir. Ces murs ont été construits en préparation des Jeux Olympiques de 1968 pour ne pas effrayer les touristes.

Visionné, la première fois, le 20 mars 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 446ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.