21 avril 2025

451. Cassavetes : Faces

 


Film américain réalisé en 1968 par John Cassavetes
Avec John Marley (Richard), Gena Rowlands, Lynn Carlin (Maria), Fred Draper, Seymour Cassel

D'abord ceci : Je n'ai jamais vu un film avec une telle quantité de rires - rires d'alcoolisés qui nous laissent totalement froid. Le don de me tomber royalement sur les nerfs.

Cassavetes donne un grand coup de pied dans la termitière hollywoodienne.

Tourné en 16mm avec peu d'éclairage ce qui donne un très beau grain à la pellicule. À l'origine le film devait durer six heures. 750,000 pieds de film ont été tournés ce qui a nécessité trois ans de montage.

Première séquence après le titre : une saoulerie qui dure 20 minutes tournée selon l'approche du cinéma vérité. Gena Rowland est superbe dans cette scène. 

Scènes de la vie conjugale : Un couple de bourgeois en crise après 14 ans de mariage. Adultère contre adultère. Tout ça sur une période de 12 heures.

Beaucoup d'improvisations dirigées et une orgie de rires. Les prises de vues sont souvent très originales. Par exemple, dans la séquence de la saoulerie, la caméra est placée à la hauteur de la cuisse de Gena Rowlands assise dans un fauteuil.

Citation : 
Maria : Il y a un film de Bergman qui passe dans le voisinage.
Richard : Je n'ai pas le goût de me sentir déprimé ce soir.

Anecdote : Steven Spielberg (19 ans) a participé partiellement au tournage à titre d'assistant de production.

Venise 1968. Meilleur acteur à John Marley.

Visionné, la première fois, le 11 avril 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 451ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

16 avril 2025

450. Hitchcock : Strangers on a Train

 

L'Inconnu du Nord-Express

Film américain réalisé en 1951 par Alfred Hitchcock
Avec Farley Granger (Guy), Robert Walker (Bruno), Ruth Roman (Anne), Kasey Rogers (Miriam), (Leo G. Carroll, Patricia Hitchcock (Barbara)
Basé sur le roman éponyme de Patricia Highsmith (1921-1995), son premier roman. Le grand écrivain de romans policiers Raymond Chandler (1888-1959) fut engagé pour en extirper un scénario, mais Hitchcock jeta sa production à la poubelle. C'est finalement Czenzi Ormonde, peu connue, qui en fera le script final.

L'une des cinq œuvres les plus importantes de la carrière d'Hitchcock. L'histoire est formidable mais ce qui en fait une grande œuvre c'est le traitement, la mise en scène, les effets spéciaux.  Ajoutons à cela la grande performance de Robert Walker en personnage diabolique

L'histoire : un psychopathe, Bruno (Robert Walker dans son avant-dernier rôle avant de mourir), rencontre dans un train, un joueur de tennis, Guy (Farley Granger), à qui il propose d'échanger des meurtres. Le psychopathe tuera la femme abusive du tennisman qui devra, en échange, tuer le père de Bruno. Évidemment, le joueur de tennis refuse cette proposition que le psychopathe mettra, quand même, à exécution en tuant Miriam, l'épouse de Guy. Toute l'intrigue résidera dans la manière dont Guy se sortira de ce guêpier alors qu'il est le meurtrier tout indiqué; son motif étant sa relation extra-conjugale avec sa maitresse Anne.

Troublant au plus haut point : Bruno qui apparait constamment, d'une façon discrète, dans la vie de Guy pour lui rappeler le plan élaboré dans le train. Une scène hallucinante dans cette optique est celle de la partie de tennis à laquelle participe Guy. La foule suit, en balançant la tête de droite à gauche, les échanges entre les deux joueurs alors que Bruno est le seul à rester fixer sur Guy. Robert Walker est magistral. Son personnage préfigure Bates dans Psycho.



Une scène célèbre parmi d'autres : l'étranglement de Miriam reflété dans la lentille de ses lunettes tombées au sol. Une grande prouesse technique.



François Truffaut dans le livre Hitchcock/Truffaut : ''Guy et Bruno, c'est manifestement un seul personnage divisé en deux.''

Visionné, la première fois, le 10 avril 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 450ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

01 avril 2025

449. Huston : The Maltese Falcon

 


Film américain réalisé en 1941 par John Huston
Avec Humphrey Bogart, Mary Astor, Peter Lorre, Sydney Greenstreet, Elisha Cook
D'après le roman éponyme (1930) de Dashiell Hammett, considéré comme le père du roman noir.

Un excellent film (le premier de John Huston) de détective qui respecte tous les standards. Le bagout du détective Spade (Bogart) remplit toutes les cases du détective fanfaron et macho. 

Peter Lorre fait partie de la distribution. On est rassuré, on est sûr d'avoir un méchant. J'adore Peter Lorre, le métèque de service.

Un typique film noir sans la femme fatale : Mary Astor n'est pas de ce type. L'utilisation du noir est partout : j'adore particulièrement l'ombre projeté par les stores vénitiens.

Un scénario labynthique, des personnages ambigus, la ridicule balade des revolvers et les sempiternels chapeaux mous : on est dans un film noir des années 1940.

La fameuse quête du faucon contenant les richesses des Templiers s'apparente à la quête du Graal. Les Templiers me renvoient à la période où je donnais des conférences sur les Croisades auprès des personnes du troisième âge, merveilleux public, par ailleurs.

À la fin, une séquence puissante lorsque Bogart dit à Mary Astor que, malgré le fait qu'il l'aime, il n'hésitera pas à la dénoncer à la police pour le meurtre qu'elle a commis. La morale est sauve. Dans la séquence suivante, on la voit dans l'ascenseur derrière le grillage de la porte qui nous rappelle une cellule de prison.

Troisième adaptation du roman d'Hammett
1ère version. Réalisée en 1931 par Roy Del Ruth
2ème version. Réalisée en 1935 par William Dieterle sous le titre Satan Met à Lady avec Bette Davis qui aurait dû remplacer Mary Astor dans la 3ème version

Visionné, la première fois, le 3 avril 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 449ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.